mercredi 11 mars 2009

entête - UQTR

entête - UQTR: "Par Françoise Descoteaux


Depuis 2004, le professeur Yvan Lussier, du Département de psychologie de l'UQTR, mène une vaste étude sur les relations amoureuses des adolescents, en Mauricie et au Centre-du-Québec. Parmi les nombreuses variables évaluées dans cette enquête, l'étudiante au doctorat en psychologie Carmen Lemelin s'est intéressée tout particulièrement à la violence conjugale, en collaboration avec le professeur Lussier. En analysant plus de 1900 questionnaires déjà recueillis auprès de jeunes âgés de 16 à 20 ans, les deux chercheurs ont pu constater que la violence est présente, sous différentes formes, dans les relations amoureuses des adolescents, certains facteurs prédisposant même à son apparition.

«Les résultats nous permettent de conclure que les femmes semblent aussi violentes que les hommes dans les couples adolescents en fréquentation. Ces données illustrent donc la bidirectionnalité de la violence conjugale chez ces jeunes, ce qui vient à l'encontre des préjugés attribuant davantage ce problème aux garçons. Les filles manifestent même un plus grand nombre de comportements violents que du côté masculin, en ce qui concerne la violence psychologique et physique. La violence subie est également présente à la fois chez les hommes et les femmes. Ces dernières subiraient toutefois une quantité plus élevée de comportements violents sexuels, au cours d'une année», note Mme Lemelin.

Facteurs associés à la violence
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En croisant les résultats de leur étude, les deux chercheurs ont pu identifier certaines variables associées à la violence dans les fréquentations adolescentes. Ainsi, le fait d'avoir été témoin de violence entre parents ou d'avoir subi de la violence de la part des parents aurait un lien avec la manifestation de violence (de tous types) entre jeunes amoureux. Un adolescent ayant vécu le divorce de ses parents serait également plus à risque d'expérimenter la violence psychologique (émise ou subie) dans sa vie amoureuse.

«La violence s'avère aussi plus souvent présente chez les adolescents ayant eu davantage de partenaires sexuels ou dont la première relation sexuelle remonte à un âge plus jeune, rapporte Mme Lemelin. De surcroît, la durée de la relation amoureuse influencerait de façon directement proportionnelle l'apparition de violence. D'autres facteurs seraient aussi associés à la présence de violence dans les relations amoureuses, tels la consommation d'alcool et de drogues, la consultation en santé mentale ou les abus sexuels vécus dans l'enfance.»

Influence des traits de personnalité

La violence conjugale se développant au sein des relations intimes adolescentes serait aussi associée à certains traits de personnalité et caractéristiques psychologiques. Les jeunes plus introvertis, moins aimables et sensibles à autrui, plus anxieux, impulsifs ou autodéfaitistes ou éprouvant une faible satisfaction conjugale expérimenteraient davantage de violence dans leur vie amoureuse. Les adolescents de style craintif – image négative d'eux-mêmes et des autres – manifesteraient, quant à eux, plus de comportements physiques violents dans leurs relations amoureuses, en raison d'un sentiment d'abandon ou de frustration. Pour leur part, les jeunes se considérant indignes d'amour, tout en recherchant l'approbation d'autrui, se retrouveraient souvent dan"

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