mardi 9 septembre 2008

L'ascenseur social en panne d'imagination, par Frédéric Lemaître

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Un an après l'élection de Nicolas Sarkozy, fils d'un immigré hongrois (certes aisé), la possible arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama dont le père était kényan et la mère issue d'une famille de "petits Blancs" semble confirmer que, des deux côtés de l'Atlantique, l'ascenseur social continue de fonctionner. Ce n'est pas tout à fait le cas.


Aux Etats-Unis, le rêve américain porte bien son nom. Un enfant né dans une famille à bas revenus n'a qu'une chance sur cent de finir parmi les Américains les plus riches. En revanche, 22 % des "dauphins" de riches Américains le demeurent. Les enfants de la classe moyenne, eux, sont un peu plus nombreux (39,5 %) à avoir un niveau de vie inférieur à celui de leurs parents qu'à monter dans l'échelle des revenus (36,5 %). Avant la crise actuelle, un nombre croissant d'Américains (16,6 % en 2003 contre 13 % en 1990) voyaient leurs revenus diminuer sensiblement d'une année à l'autre.

En 2005, une enquête de la London School of Economics menée au Canada, en Allemagne, en Suède, en Norvège, au Danemark, en Finlande, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis avait même démontré que c'était dans ces deux derniers pays que la mobilité sociale était la plus faible.

Et la France ? L'Insee vient de publier une étude peu optimiste. Intitulé "Education et mobilité sociale : la situation paradoxale des générations nées dans les années 1960", ce travail réalisé par Camille Peugny montre que l'ascenseur social a ses faiblesses. Plus de 60 % des Français vivent dans un autre groupe social que leurs parents. Mais si la majorité d'entre eux progressent, ils sont de plus en plus nombreux à prendre l'ascenseur dans le mauvais sens. "En 2003, 35 % des 35-39 ans connaissent une mobilité ascendante et 25 % une mobilité descendante. Ces proportions étaient respectivement de 40 % et 18 % vingt ans

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