vendredi 29 août 2008

L'Europe peut-elle devenir un acteur politique global ?

Question importante entre toutes, l'Europe peut-elle devenir, malgré l'égoïsme de ses membres, une unité décisionnelle capable de prendre partie face aux autres puissances de la planète et surtout capable de faire le ménage dans sa propre courre. (JMR)


Philippe Herzog, président de Confrontations Europe, participe à la table-ronde de l'Université d'été du Medef, ce mercredi 27 août, intitulée: "L'Europe sera-t-elle une superpuissance ?"

L'Europe n'est pas une puissance géopolitique. Ni les principaux États européens ni l'Union en tant que telle ne sont capables de façonner la mondialisation - sauf pour la production de règles, mais avec des difficultés croissantes. L'Union doit se donner l'ambition de devenir un acteur politique global, donc acquérir la force d'initiative et d'action publiques qu'elle n'a pas aujourd'hui en raison de ses divisions et divergences internes.

Mais désigner le but comme "puissance" est très ambigu. Participer à un rapport de forces dans un monde multipolaire ne permettrait pas de réduire les tensions et de prévenir la guerre des capitalismes, alors que le type de croissance actuel de l'économie mondiale n'est pas soutenable. Le but est plutôt de devenir un acteur capable de contribuer à rendre le développement plus durable et plus équitable, viser la formation d'une société mondiale, être une force qui rapproche et qui unit.

Se donner les moyens exige un changement d'état d'esprit et de méthode. Et ceci quel que soit le débouché du traité de réforme institutionnelle, que j'espère positif, car il augmente la capacité d'action extérieure. La voie constitutionnelle s'est avérée une impasse. Le traité institutionnel achoppe sur le piège d'un référendum national absurde. Si chaque pays procédait par référendum, la probabilité d'un succès serait quasiment nulle.

Les citoyens confondent l'intérêt européen et l'intérêt national. Alors qu'il faut penser géopolitique, beaucoup ont peur de l'ouverture et des échanges. On n'a rien compris à l'élargissement, et l'on n'essaie même pas d'explorer l'intérêt que pourrait avoir l'entrée de la Turquie dans l'Union. Il est donc urgent de s'attaquer aux oeillères. Les politiciens n'en manquent pas non plus.

C'est le moment de changer d'optique : un renouvellement des institutions communautaires aura lieu en 2009. Si la campagne des élections européennes était européanisée, y compris avec des listes transfrontières, cela aiderait grandement à chercher à identifier l'intérêt européen. Il faut promouvoir systématiquement la dimension européenne dans l'éducation des citoyens et des jeunes. Et définir clairement les domaines où l'Union va devoir promouvoir des politiques publiques, après quoi concrétiser les objectifs et les moyens dans un plan d'action issu d'un processus interactif entre les collectivités nationales et l'Union.

Les dimensions internes et externes des politiques de l'Union doivent être désormais imbriquées. Il est en effet impossible de prétendre devenir un acteur global sans remettre en cause notre modèle social et économique. Ainsi en France nous vivons encore dans la culture des Trente glorieuses, alors que ce régime prend l'eau. Quand nos dirigeants prétendent que l'Europe doit protéger le modèle social, ils entretiennent des préjugés et des confusions. Il faut mobiliser les sociétés pour un effort de modernisation comparable à l'effort consenti après guerre, en visant l'élévation générale des compétences et un nouveau type de plein emploi.

Chaque Etat européen essaie, mais en ordre dispersé. L'Union doit devenir un catalyseur de ces changements. Sa méthode ouverte de coordination est bien trop faible. Elle devra mobiliser pour bâtir un marché européen du travail et de la formation, anticiper et gérer les mutations en coresponsabilité.

Le "social" devra s'inscrire dans une nouvelle perspective de développement. L'espace intérieur n'est pas assez dynamique et l'Union est passive sur la scène globale. Nous sommes empoisonnés par les conflits des champions et des capitalismes nationaux. Bref il faut bâtir une véritable union économique.

Et cela commence par la définition d'intérêts stratégiques communs dans les principaux domaines d'intérêt général : les compétences humaines pour l'innovation et l'activité ; l'énergie, l'industrie et les nouvelles technologies du développement durable. Dans ces domaines, l'Union doit être dotée de responsabilités d'intervention publique, établir la coopération avec les entreprises, les collectivités et les sociétés civiles. Ceci sera le soubassement d'une politique macroéconomique veillant particulièrement à la réalisation des investissements à long terme qui font aujourd'hui défaut.

Pour l'action extérieure, il faut redéfinir une doctrine du multilatéralisme, car la libéralisation n'ira plus sans des régulations ; et, d'autre part, l'Union doit s'engager dans des partenariats avec les autres régions du monde pour des investissements conjoints d'intérêt mutuel, et ne pas se contenter de prêcher la réciprocité pour l'accès aux marchés. Donc pas de catastrophisme ! Le volontarisme de Nicolas Sarkozy est utile mais ses effets ne peuvent être que limités. Il faut maintenant ouvrir en grand la perspective d'une Union comme acteur politique global, c'est-à-dire élaborer le sens, la méthode et l'agenda.

Philippe Herzog, président de Confrontations Europe

jeudi 28 août 2008

La croissance américaine révisée en très forte hausse - La Tribune.fr

Au lieu de 1,9% initialement annoncé, les Etats-Unis ont finalement enregistré une hausse de 3,3% de leur PIB au deuxième trimestre. Une forte révision qui tient à une vive progression des exportations, qui ont enfin profité du dollar faible, mais aussi à une moindre consommation, qui a pénalisé les importations. Cette annonce a fait bondir le CAC 40 à la Bourse de Paris, qui était jusqu'à la mi-séance quasiment à l'équilibre.

Très forte révision pour la croissance américaine.
Très forte révision pour la croissance américaine.
Impressionnant ! La croissance américaine a été révisée en nette hausse au deuxième trimestre, à 3,3% (en rythme annuel) au lieu de 1,9% annoncé initialement, du fait notamment d'une balance commerciale meilleure que prévu, a indiqué ce jeudi le département du Commerce. Les analystes ne tablaient que sur une progression de 2,5% à 2,7% du PIB.

C'est la croissance la plus forte enregistrée depuis le troisième trimestre 2007. Au premier trimestre, le PIB n'avait progressé que de 0,9%.

Profitant enfin de la dépréciation du billet vert engagée depuis plusieurs années, les exportations ont en effet progressé de 13,2% (et non pas de 9,2% comme annoncé précédemment), tandis que les importations affichaient leur plus fort recul depuis 2001, de 7,6% (au lieu de -6,6%).

Autre facteur ayant contribué à la révision de la croissance, les entreprises ont moins puisé dans leurs stocks que prévu, les dégarnissant de 49,4 milliards de dollars seulement. Cela a amputé la croissance de 1,44 point (au lieu de 1,92).

Pour autant, les dépenses de consommation sont restées déprimées, malgré une petite réévaluation à 1,7% (au lieu de +1,5%), les ménages achetant un peu plus de biens de consommation courante et de services que prévu. Mais l'investissement dans la pierre est resté le gros point noir, avec un recul de 15,7%.

Du côté des entreprises, l'investissement a progressé de 2,2% (au lieu de 2,3%), tiré par les infrastructures (+13,7%). Enfin, les dépenses publiques ont augmenté de 6,8% (au lieu de 6,7%), dopées par la défense.

L'indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE) a pour sa part été laissé inchangé à 4,2%, de même que l'indice hors énergie et alimentation qui reste à 2,1%. Ces indices sont suivis attentivement par la banque centrale pour jauger l'inflation.

Cette annonce a fait bondir le CAC 40 à la Bourse de Paris, qui était jusqu'à la mi-séance quasiment à l'équilibre.

Sur le front de l'emploi, les demandes hebdomadaires d'allocations de chômage ont baissé de 10.000 aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 23 août par rapport à la précédente, pour s'établir à 425.000, a de son côté indiqué jeudi le département du Travail.

L'Amérique entre la peur et l'espoir - La Tribune.fr

A l'université du Medef, Dominique Moïsi participe à la table ronde du mercredi 27 août intitulée : "USA, still a giant ?" (Les Etats-Unis sont-ils encore un géant ?).

La Russie de Poutine pèsera-t-elle sur le choix des électeurs américains en 2008, comme l'Iran de Khomeiny avait pu le faire lors des élections présidentielles de 1980 ? Une défaite de Carter hier, une victoire de Mac Cain demain ? La comparaison est tentante, elle est aussi dangereuse; Obama n'est pas Carter et l'Amérique et le monde de 2008 ne sont pas ceux de 1980.

Obama n'est ni Carter, ni Gore, ni Kerry. Sous un discours qui évoque volontairement le style de Kennedy, il y a chez Obama - si l'on cherche des comparaisons - un mélange de Clinton et de Reagan, de charme et d'assurance. Il est devenu le candidat du Parti démocrate grâce à ses qualités exceptionnelles, il peut l'emporter demain sur Mac Cain, parce que contrairement à Carter, Gore et Kerry, mais comme Bill Clinton, il est déjà, en dépit de sa jeunesse et de sa relative inexpérience, un "tueur" en politique, prêt à encaisser les coups les plus durs et s'il le faut à les rendre au centuple.

Mais au-delà des hommes, il y a une double réalité profondément modifiée, celle de l'Amérique et celle du monde. L'Amérique des années 1980, au lendemain du traumatisme de la guerre du Vietnam, va retrouver sous l'impulsion de Reagan, mais plus encore grâce à l'implosion de l'URSS une centralité internationale et une confiance en elle-même unique qui feront d'elle, selon l'expression d'Hubert Védrine, "l'hyperpuissance" des années 1990 et du début des années 2000.

Aujourd'hui, au lendemain du 11 septembre 2001, des conflits qui s'aggrave en Afghanistan et qui ne se règle pas en Irak, et devant la crainte justifiée d'une véritable récession économique, l'Amérique est passée d'une culture d'espoir à une culture de peur. Elle ne peut rebondir sans dépasser sa peur, mais elle doit comprendre avant tout qu'il ne suffit pas d'évoquer une nouvelle Amérique, mais aussi un nouveau monde, où l'Amérique n'est plus seule.

En 2008, l'émergence de la Chine et de l'Inde, le retour sous l'impulsion d'un Poutine toujours au pouvoir d'une Russie animée par une ambition impériale de revanche sur l'humiliation, modifient la donne internationale et américaine. L'Amérique doit gérer la montée en puissance des "autres", au moment précisément où elle doute le plus d'elle-même et où elle évoque ouvertement les raisons de son déclin absolu ou relatif.

Si l'Union européenne a peur devant l'étalage de ses divisions et de son impuissance de devenir une "Magna Helvetia" une grande Suisse, l'Amérique a peur de connaître de manière accélérée le destin de l'Empire romain. L'évolution de leur corps, avec le nombre toujours plus grand d'obèses, l'approfondissement de l'endettement, le manque d'appétence des soldats américains pour des aventures extérieures sont autant de symboles de ce qui pourrait s'apparenter à un déclin.

Ce qui est certain, c'est que l'Amérique n'est plus seule à pouvoir et devoir gérer le monde, elle doit intégrer l'existence de l'"autre" et apprendre l'art du compromis.

Dominique Moïsi, conseiller spécial de l'Ifri (Institut français de relations internationales)

mardi 26 août 2008

Revealed: Britain's secret propaganda war against al-Qaida | World news | The Guardian

BBC and website forums targeted by Home Office unit

A Whitehall counter-terrorism unit is targeting the BBC and other media organisations as part of a new global propaganda push designed to "taint the al-Qaida brand", according to a secret Home Office paper seen by the Guardian.

The document also shows that Whitehall counter-terrorism experts intend to exploit new media websites and outlets with a proposal to "channel messages through volunteers in internet forums" as part of their campaign.

The strategy is being conducted by the research, information and communication unit, [RICU] which was set up last year by the then home secretary, John Reid, to counter al-Qaida propaganda at home and overseas. It is staffed by officials from several government departments.

The report, headed, Challenging violent extremist ideology through communications, says: "We are pushing this material to UK media channels, eg, a BBC radio programme exposing tensions between AQ leadership and supporters. And a restricted working group will communicate niche messages through media and non-media."

Link to this audio

The disclosure that a Whitehall counter-terrorism propaganda operation is promoting material to the BBC and other media will raise fresh concerns about official news management in a highly sensitive area.

The government campaign is based upon the premise that al-Qaida is waning worldwide and can appear vulnerable on issues such as declining popularity; its rejection by credible figures, especially religious ones, and details of atrocities.

The Whitehall propaganda unit is collecting material to target these vulnerabilities under three themes. They are that al-Qaida is losing support; "they are not heroes and don't have answers; and that they harm you, your country and your livelihood".

The RICU guidance, dated July 21 2008, says that the material is primarily aimed at "overseas communicators" in embassies and consulates around the world, confirming the global scale of the Whitehall counter-terrorist propaganda effort now underway.

But it also says that other partners should be encouraged to integrate this work into their communications at home as well: "It is aimed primarily (but not exclusively) at those working with overseas influencers and opinion formers."

The first dossier of material being despatched to diplomatic posts worldwide cites condemnation of al-Qaida from Sayyid Imam al-Sharif aka Dr Fadi, a former leader of Egyptian Islamic Jihad, and Salman Abu-Awdah, a leading Saudi scholar who has published an open letter to Osama bin Laden calling al-Qaida's aims illegitimate and immoral. It notes that groups like Hamas and Hezbollah are now keen to distance themselves from al-Qaida.

In a section headed "AQ has suffered military defeat in ..." it adds "use advisedly - avoid suggesting that AQ is no longer a threat. We are not claiming victory over AQ. We are stressing their declining support".

The dossier says that al-Qaida has been definitively expelled from large areas of Iraq and has lost ground in Afghanistan. It quotes CIA director Michael Hayden's claim in May that al-Qaida had been essentially defeated in Iraq and Saudi Arabia and was now "on the defensive throughout much of the rest of the world," but describes this as a "strikingly upbeat assessment of the organisation".

It highlights the fact that Mohammed Hamid, who was convicted in February for recruiting and radicalising young men to fight against the west, was a former crack addict.

The document also notes that al-Qaida has to "feed its new franchises with propaganda to keep the 'brand' alive at all costs". It says that it is focused on Palestine - to the discomfort of the Palestinians - because it has failed in Iraq and is now pronouncing on issues as diverse as Egyptian trade unions and climate change in a desperate attempt to remain relevant.

The "material" is a mixture of recent news reports and articles from Arabic, Middle Eastern and North African news sources illustrating the theme of "AQ is in decline" as well as articles from the New York Times, the Observer, Newsweek and British and American websites.

The RICU guidance note says the dossier has been drafted with support from Whitehall press officers "on how best to tailor such material for media engagements, presenting information to ministers, or to other stakeholders. It is in a separate, unclassified format to make it the sort of product that a minister or a press officer could use before an interview; or that could be given as a crib sheet for trusted contacts," says the classified document.

É.-U.: élection branchée - Actualité techno - Internet

Aux États-Unis, la campagne électorale, qui culminera le 4 novembre avec l'élection présidentielle, tentera de séduire les électeurs sur le web.

Le candidat républicain John McCain et son rival, le démocrate Barack Obama, ne seront pas les seuls à vouloir générer du trafic en ligne sur leurs différents profils MySpace, Facebook et autres chaînes YouTube. Aujourd'hui, Microsoft, Google, CNN et Digg annoncent le lancement d'initiatives distinctes afin de rejoindre les électeurs sur la toile.

D'abord Microsoft s'associe à l'organisme Rock the Vote, dont l'objectif est d'intéresser les jeunes à la campagne électorale et de les inciter à voter. Par cette association, les utilisateurs du service Xbox Live de Microsoft pourront notamment participer à des forums sur lesquelles ils pourront faire part de leurs opinions, qui seront par la suite transmises aux candidats.

Google, quant à lui, lance une page, à l'usage des utilisateurs de téléphone mobile. Située à l'adresse suivante, m.google.com/elections, la page offrira les dernières nouvelles concernant la campagne, une couverture vidéo ainsi que des cartes désignant les endroits où trouver les rassemblements démocrates ou républicains.

Pour sa part, Digg en collaboration avec CNN, lance Dialogg, un service qui permettra aux électeurs de soumettre une question sous forme de texte ou de vidéo. Soumises aux votes des internautes sur Digg et iReport.com, les questions retenant le plus d'attention seront posées lors d'entrevues avec différentes personnalités débutant le 27 août avec la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Lire également: Google et MySpace à la convention des démocrates

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mardi 19 août 2008

Perspectives de l’emploi 2008 – Comment le CANADA se situe-t-il ? Selon les prévisions de l’OCDE

Perspectives de l’emploi 2008 – Comment le CANADA se situe-t-il ? Selon les prévisions de l’OCDE, le chômage devrait augmenter courant 2009. Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2008 prévoient une hausse modérée du taux de chômage au Canada, consécutive au fléchissement de la croissance lié à des conditions défavorables sur le marché du crédit qui se sont prolongées bien au-delà de leur origine, la crise des subprimes aux États-Unis. Et si les exportations des industries extractives constituent une ressource importante, elles ne suffiront probablement pas à déconnecter l’économie canadienne du ralentissement de la croissance aux États-Unis. Néanmoins, le marché du travail devrait être moins affecté qu’au nord de la frontière. Selon les prévisions de l’OCDE, le Canada et les États-Unis devraient avoir sensiblement le même taux de chômage en 2009, marquant ainsi la fin d’une longue période durant laquelle le taux de chômage canadien était supérieur à celui des États-Unis. La part de la population adulte occupant un emploi est historiquement élevée. A 74% de la population adulte en 2007, le taux d’emploi canadien a progressé de 3 points de pourcentage depuis 2000 et dépasse largement la moyenne OCDE établie à 67% (graphique 1). Il est maintenant supérieur de 2 points de pourcentage à celui des États-Unis. Toutefois, les estimations de l’OCDE indiquent que les salaires au Canada étaient en 2006 de près d’un quart inférieurs à ceux observés aux États-Unis, en termes de parités des pouvoirs d’achat. a) Moyenne pondérée des pays de l'OCDE.Graphique 1. Proportion de la population en âge de travailler occupant un emploiEmploi, en pourcentage de la population âgée de 15 à 64 ans, 2007Source : OCDE (2008), Perspectives de l'emploi de l'OCDE, Paris.0102030405060708090100TurquiePologneHongrieItalieRép. slovaqueMexiqueGrèceBelgiqueLuxembourgCoréeFranceRép. tchèqueOCDE (
a)EspagnePortugalAllemagneIrlandeFinlandeJaponAutricheÉtats-UnisRoyaume-UniAustralieCanadaPays-BasNouvelle-…SuèdeNorvègeDanemarkSuisseIslande%
La flexibilité du marché du travail rend les transitions de l’école à la vie active relativement faciles au Canada. Les performances récentes des jeunes sur le marché du travail canadien sont très satisfaisantes comparées à celles de la plupart des autres pays de l’OCDE. Une croissance économique soutenue et un marché du travail très flexible par rapport aux standards OCDE ont contribué à la hausse des taux d’emploi ainsi qu’à la baisse du chômage pour l’ensemble de la population, y compris pour les jeunes. Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE montrent que le Canada combine un taux d’emploi élevé pour les jeunes avec l’un des taux de réussite scolaire les plus importants (le deuxième taux le plus élevé) de la zone OCDE. Le fait que les jeunes au Canada associent couramment études et emploi à temps partiel explique en partie leur taux d’emploi élevé. Cela peut également faciliter la transition entre études et travail à temps plein, car les jeunes se familiarisent avec le monde du travail alors même qu’ils sont encore dans le système éducatif.
2
Les opportunités d’emploi des femmes et de certaines minorités ethniques restent moins favorables. Le taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 54 ans est au Canada de 8 points de pourcentage inférieur à celui des hommes, un écart de moitié inférieur à celui observé en moyenne dans les pays de l’OCDE (graphique 2). Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE montrent également que le taux de salaire horaire des femmes d’âge très actif était de 19% inférieur à celui des hommes en 2001. L’écart salarial entre homme et femme est beaucoup plus élevé en Corée (34%), mais significativement plus faible en Autriche et en Belgique (13% et 10% respectivement). De même, les taux d’emploi et de salaire de la population canadienne « non-blanche » sont inférieurs à ceux de la population « blanche ». Bien que de nombreux facteurs contribuent à expliquer pourquoi l’emploi et les salaires des femmes et de certaines minorités ethniques sont plus faibles, les Perspectives de l’emploi de l’OCDE suggèrent que la discrimination sur le marché du travail continue de jouer un rôle. a) Moyenne pondérée des pays de l'OCDEFigure 2.L'écart d'emploi entre hommes et femmes varie beaucoup d'un pays de l'OCDE à l'autreEmploi en pourcentage de la popluation pour les femmes et les hommes âgés de 25 à 54 ans, 2007Source : OCDE (2008), Perspectives de l'emploi de l'OCDE,

Le rapport de l’OCDE note qu’il existe encore des marges de progrès dans la lutte contre la discrimination sur le marché du travail. Les pratiques discriminatoires apparaissent persistantes sur les marchés du travail de tous les pays de l’OCDE. Des expériences de terrain conduites dans un certain nombre de pays suggèrent que les minorités ethniques doivent chercher de 40 à 50% plus longtemps que le reste de la population avant d’obtenir un entretien d’embauche, et ce à curriculum vitae identique. Dans le même ordre d’idée, un candidat issu d’une minorité ethnique doit être significativement plus qualifié pour avoir la même probabilité d’obtenir un entretien d’embauche après avoir répondu, par courrier, à une annonce d’offre d’emploi. De même, les femmes ont moins de chances que les hommes de trouver un emploi bien rémunéré, et cela peut en partie expliquer que leur taux d’emploi soient plus faibles. Les Perspectives de l’emploi montrent que la législation fédérale de lutte contre la discrimination est parmi les plus avancées de l’OCDE, sans toutefois renter dans le détail des lois mises en oeuvre dans les différentes provinces. L’expérience d’un certain nombre de pays de l’OCDE indique cependant que les mesures légales ne suffisent pas à garantir l’égalité de traitement pour tous. Conduire des campagnes d’information et d’éducation est également crucial pour engendrer les changements culturels nécessaires.
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Encourager les bénéficiaires de pension invalidité et plus généralement, les personnes qui ne travaillent pas, à reprendre un emploi aurait un effet bénéfique sur leur santé mentale. Dans les pays de l’OCDE, une proportion croissante des nouveaux bénéficiaires de pension invalidité déclare souffrir de maladies mentales. Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE montrent que certaines conditions de travail stressantes – dont des horaires de travail longs, un rythme de travail très intense et la discrimination sur le lieu de travail – peuvent être à l’origine de problèmes de santé de mentale liés au travail. Reste que dans la plupart des cas, travailler apparaît bénéfique pour la santé mentale. Les personnes sans emploi voient leur état de santé mentale s’améliorer de façon significative lorsqu’elles trouvent du travail, indépendamment du type d’emploi occupé. L’amélioration est moindre, mais encore présente, pour les personnes qui reprennent certains types d’emploi potentiellement stressants, impliquant par exemple de nombreuses heures supplémentaires ou du travail posté. L’édition 2008 des Perspectives de l’emploi de l’OCDE est disponible sur le site réservé aux journalistes, protégé par un mot de passe, ou sur demande auprès de la Division des Relations Media. Pour de plus amples informations, les journalistes sont priés de se mettre en rapport avec Stefano Scarpetta (tel: +33 1 45 24 19 88 ou e-mail: stefano.scarpetta@oecd.org) ou Paul Swaim (tel: +33 1 45 24 19 77 ou e-mail: paul.swaim@oecd.org), de la Division d’analyse et de politique d’emploi.