lundi 16 juin 2008

Le "non" irlandais déstabilise l'Europe

Le "non" irlandais au Référendum sur le traité de Lisbonne plonge l'Europe dans le doute. Plutôt que de faire une croix sur le traité, les dirigeants de l'UE dont le président Français Nicolas Sarkozy, semblent plutôt plaider en faveur d'un nouveau référendum en Irlande. Ce qui est sûr, c'est que le Traité n'entrera pas en vigueur le 1er janvier prochain.

Les Irlandais ont voté contre le Traité de Lisbonne
Les Irlandais ont voté contre le Traité de Lisbonne
Le "non" irlandais au Référendum sur le traité de Lisbonne plonge l'Europe dans le doute. Plutôt que de faire une croix sur le traité, les dirigeants de l'UE dont le président Français Nicolas Sarkozy, semblent plutôt plaider en faveur d'un nouveau référendum en Irlande. Ce qui est sûr, c'est que le Traité n'entrera pas en vigueur le 1er janvier prochain.

La cause est entendue pour le vote irlandais au référendum concernant le traité européen de Lisbonne. Le non l'a emporté par 53,4% des voix contre 46,6% pour le oui. Depuis, les dirigeants des payes membres de l'Ue s'interrogent sur la suite. Faut-il faire une croix sur le traité de Lisbonne ou parier sur un nouveau référendum en Irlande? Et c'est cette deuxième solution qui semble recueillir le consensus, au risque d'être accusés de construire l'Europe aux forceps sans vraiment tenir compte de l'avis de leurs citoyens.

Et le Conseil européen prévu les 19 et 20 juin à Bruxelles, transformé pour la circonstance en "sommet de crise", devrait être l'occasion pour les 26 autres pays de l'UE de confirmer leur volonté de maintenir le traité sur les rails. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lancé : "dix-huit Etats membres ont déjà approuvé le traité et la Commission pense que les autres ratifications devraient poursuivre leur chemin". Il indique que le Premier ministre irlandais Brian Cowen l'a assuré qu'il était "clair que le vote ne devrait pas être considéré comme un vote contre l'Union européenne" . "Le traité a été signé par tous les 27 Etats membres, il y a donc une responsabilité commune de gérer la situation", a-t-il conclu en estimant qu'il fallait prendre en compte les préoccupations des citoyens européens.

Le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays va présider l'UE à partir de juillet, a appelé samedi à agir "de façon à ce que l'incident irlandais ne devienne pas une crise". "En aucun cas, affirme aussi le Premier ministre belge Yves Leterme, l'Union ne peut être freinée dans son élan".

L'idée est qu'avec des ratifications achevées dans tous les autres pays à la fin de l'année, Dublin, à moins de se mettre en retrait de l'UE, n'ait d'autre choix qu'un nouveau vote populaire. En complétant s'il le faut le texte d'un protocole additionnel répondant aux inquiétudes spécifiques des Irlandais. "Il faut que le processus de ratification aille jusqu'à son terme (...) et pendant ce temps-là laisser le temps de la réflexion aux Irlandais, savoir si moyennant quelques médiations ou une demande de leur part ils peuvent revoter", résume Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes. Il n'y a "pas d'autre solution" pour permettre au traité d'entrer en vigueur, a-t-il estimé samedi.

"A Bruxelles, on a beau se dire que l'Irlande finira bien par dire oui si tous les autres ratifient, il n'y a pas beaucoup d'Irlandais ayant voté non la première fois qui se laisseront convaincre d'en décider autrement la deuxième fois", met en garde Dominik Hierlemann, spécialiste des questions européennes à la Fondation Bertelsmann.

Pour le président du Parti socialiste européen, le Danois Poul Nyrup Rasmussen, "l'Europe ne peut se permettre de perdre davantage de temps dans des crises institutionnelles". "Si nous voulons que les citoyens soutiennent l'Europe, nous devons créer une Europe des citoyens", ajoute-t-il.

Le quotidien britannique, "The Financial Times" jugeait pour sa part samedi que, contrairement à la volonté affichée par les gouvernements après le refus irlandais, un acharnement thérapeutique sur le traité de Lisbonne serait contre-productif.

Avant même les résultats définitifs, le ministre danois des Affaires étrangères, Per Stig Moeller, , déplorait vendredi le "non" irlandais. "Le peuple irlandais a voté, et nous devons naturellement respecter (son choix). Mais je déplore ce résultat car le traité de Lisbonne est un bon traité et l'aboutissement de nombreuses années de négociations entre les pays européens", a-t-il déclaré à l'agence danoise Ritzau. A ses yeux, "il est clair que nous sommes dans une situation incertaine". Il a appelé cependant à "ne pas tirer des conclusions trop hâtives".

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, qui participait ce vendredi à "Paroles d'Européens", un forum de discussions organisé à Marseille pour présenter la future présidence française de l'UE, s'est quant à lui dit "effondré" par ce rejet attendu du traité. Avant de reconnaître qu'il "faut prendre acte de la décision du peuple irlandais et la respecter tout en la regrettant". Il a toutefois estimé que les priorités de la présidence française de l'Union européenne "ne sont pas affectées par les résultats d'aujourd'hui, car la France a établi ces priorités avec ses partenaires européens sur la base du traité actuel".

Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a en tout cas estimé que le traité de Lisbonne ne pourrait pas entrer en vigueur au 1er janvier 2009 comme initialement prévu, à la suite du rejet du texte en Irlande.


latribune.fr

lundi 9 juin 2008

Les dépenses militaires mondiales ont bondi de 45% en dix ans selon un rapport


AFP/Archives - Mohammed Sawaf*
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STOCKHOLM - Les dépenses militaires mondiales se sont accrues de 6% en 2007 en glissement annuel et ont bondi de 45% en dix ans, selon le rapport annuel de l'Institut international de recherche pour la paix à Stockholm (SIPRI), publié lundi.

L'an passé, elles ont atteint 1.339 milliards de dollars (851 milliards d'euros), les Etats-Unis représentant à eux-seuls 45% de ce total, ce qui correspond à 2,5% du produit intérieur brut (PIB) mondial ou encore à 202 dollars (128,4 euros) par personne.

"Les facteurs expliquant l'accroissement des dépenses militaires mondiales sont, entre autres, les objectifs de politique étrangère des pays, les menaces réelles ou supposées, les conflits armés et les politiques destinées à contribuer aux opérations de maintien de la paix multilatéral combinés à la disponibilité des ressources économiques", commente le SIPRI.

Cette hausse est à la fois "excessive et obscène", a réagi M. Jayantha Dhanapala, membre du SIPRI et ancien sous-secrétaire général des Nations unies pour le désarmement, au cours de la conférence de presse organisée à Stockholm pour présenter le rapport.

Pour la période 1998-2007, l'Europe de l'Est a enregistré la plus forte hausse de ces dépenses qui ont plus que doublé (+162%) et c'est également dans cette région que les dépenses ont le plus augmenté l'an passé (+15%), note ce rapport.

Avec 13% d'augmentation en 2007, la Russie compte pour 86% de l'accroissement des dépenses régionales.

Le SIPRI ajoute que, sur dix ans, les dépenses militaires de l'Amérique du Nord ont bondi de 65%, celles du Moyen-Orient de 62%, celles d'Asie du Sud de 57% tandis que celles d'Afrique et d'Asie orientale se sont accrues de 51%.

L'institut relève que l'augmentation des dépenses militaires des Etats-Unis a, en 2007, atteint un niveau supérieur à celui enregistré pendant la Seconde guerre mondiale.

"Depuis 2001, les dépenses militaires américaines se sont accrues de 59%, principalement en raison des opérations militaires en Afghanistan et Irak mais aussi en raison de l'accroissement du budget de la défense de base", explique-t-il.

L'Europe de l'Ouest et l'Amérique centrale sont les deux régions où les dépenses militaires ont le moins progressé avec respectivement 6 et 14% de hausse.

Conséquence directe, les ventes d'armes des cent principaux fabricants mondiaux (hors Chine) ont augmenté de près de 9% en 2006 sur un an, atteignant 315 milliards de dollars.

Les sociétés américaines et d'Europe de l'Ouest (respectivement 41 et 34) ont largement dominé ce marché, réalisant à elles seules 92% des ventes en 2006, dernière année pour laquelle le SIPRI dispose de données.

D'après cet institut, il y a eu 14 conflits majeurs dans le monde en 2007, un chiffre identique à celui de 2006. En 2001, relève le SIPRI, il y en avait 20.

"Un nouveau type de conflit émerge et nous assistons à une fragmentation de la violence", comme en Irak et au Soudan dans la province du Darfour, a expliqué Ekaterina Stepanova, chercheuse à l'Institut international.

Cette violence est le fait de groupes armés qui ne dépendent pas directement d'un Etat. "Les acteurs de cette violence tendent à être opportunistes et à changer de côté", a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne les arsenaux nucléaires, le président du SIPRI, Bates Gill, a jugé qu'il "y avait de véritables occasions de progrès réels sur le contrôle des armes nucléaires comme jamais depuis 10 ans" en raison des positions des deux candidats à la Maison Blanche, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain.

Dmitri Medvedev plaide en faveur d'un nouveau pacte de sécurité européen

LE MONDE | 06.06.08 | 14h28 • Mis à jour le 06.06.08 | 14h28

Effectuant ses premiers pas en Europe en tant que chef de l'Etat, le président russe Dmitri Medvedev a plaidé en Allemagne, jeudi 5 juin, en faveur d'un "nouveau pacte de sécurité" européen, juridiquement contraignant. "L'atlantisme (...) s'est épuisé", a-t-il déclaré devant un millier de membres de la société civile, reprenant à son compte l'hostilité de son prédécesseur, Vladimir Poutine, à toute extension de l'OTAN, qui n'arriverait pas à "trouver un nouveau sens à son existence", selon M. Medvedev.

Sur le plan des droits de l'homme et de la liberté de la presse, Dmitri Medvedev a assuré que les enquêtes concernant les assassinats ou les agressions contre les journalistes seraient conduites à leur terme, appelant de ses voeux le développement du "système légal" en Russie. Attendu sur la liberté de la presse après s'être prononcé contre un projet de loi de la Douma prévoyant la fermeture possible de médias accusés de diffamation, Dmitri Medvedev s'est voulu rassurant. "La liberté de la presse exige des protections. Il y a quelques années, c'était contre les groupes privés, a-t-il expliqué. Aujourd'hui, c'est contre les empiétements de l'appareil administratif à différents niveaux."