John McCrae : la légende du poète-soldat canadien enterré à Wimereux
dimanche 09.11.2008, 04:57 - La Voix du Nord
La sépulture de John McCrae (en médaillon) est fleurie de «poppies».PHOTO GUY DROLLET ET REPRO «LA VOIX» La sépulture de John McCrae (en médaillon) est fleurie de «poppies».PHOTO GUY DROLLET ET REPRO «LA VOIX»
| PREMIÈRE GUERRE MONDIALE |
Dans les pays anglo-saxons, le devoir de mémoire se transmet de génération en génération par la force d'un poème « In Flanders Fields » (Au champ d'honneur) écrit par le lieutenant-colonel John McCrae. Le poète-soldat canadien est enterré à Wimereux depuis 1918. Une cérémonie pour honorer sa mémoire y aura lieu mardi.
Le lieutenant-colonel McCrae est entré dans la légende par la force de quelques vers qui expriment la crainte du soldat mort au champ d'honneur d'être à jamais oublié. Il y parle du martyre de ses compagnons d'armes, des coquelicots qui poussent entre les croix, de la nécessité d'entretenir la flamme du souvenir pour éviter qu'ils ne fanent. Et que le sacrifice des soldats qui ont combattu pour la liberté ne tombe dans l'oubli. « Acceptez le défi sinon les coquelicots se faneront au champ d'honneur », conclut-il.
Le médecin militaire John McCrae a écrit ce poème en avril 1915 alors qu'il se trouvait sur le front d'Ypres, en Belgique, où la bataille faisait rage. Entouré de morts et de blessés, il est terrassé par la douleur d'avoir perdu son meilleur ami sans avoir rien pu faire pour le sauver. Les mots seront son exutoire. Sans savoir que 90 ans après, on apprendrait aux écoliers anglo-saxons In Flanders Fields.
Déplacé à l'arrière après l'avoir écrit, John McCrae deviendra chef des services médicaux à l'hôpital général canadien, au départ aménagé dans des grandes tentes du côté de Dannes-Camiers près d'Étaples avant d'être transféré à Boulogne. Atteint d'une pneumonie et d'une méningite, le médecin-poète décédera en janvier 1918 à l'âge de 44 ans.
Fleur symbole
Quatre-vingt-dix ans après, Australiens ou Canadiens effectuent des milliers de kilomètres pour accomplir leur devoir de mémoire. Nombreux sont les sujets de la Couronne à venir se recueillir sur la tombe de leur héros lettré. La stèle se distingue des 3 016 autres sépultures du carré militaire minutieusement entretenu par le nombre de poppies qui la fleurissent. Les poppies sont de petits coquelicots en plastique. Cette fleur, dont parle John McCrae dans son poème, est devenue le symbole du souvenir dans les pays du Commonwealth et aux États-Unis.
L'équivalent de nos bleuets. Avant de quitter l'endroit, les visiteurs laissent des messages empreints d'émotion sur le livre d'or. Comme celui-ci de Christine et Alex venus d'Halifax, province de Nouvelle-Écosse, au Canada : « Came to see John McCrae, je me souviens. » •
ROMAIN DOUCHIN
lundi 10 novembre 2008
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