lundi 15 décembre 2008
Tolerance.ca® - Canada. Lettre d'un détenu de la prison de Bordeaux à Omar Khadr, prisonnier à Guantanamo
Le 10 décembre 2008, on célèbre le 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l’Homme. Alors, j’ai décidé de rendre hommage à cette Déclaration à ma façon. J’aimerais adresser une lettre à un homme détenu dans une prison que les Américains appellent Guantanamo. Ils auraient pu l’appeler aussi ‘’l’Enfer sur terre’’. Voici donc ma lettre à Omar Khadr.
Cher Omar,
À l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, j’aurais pu choisir d’écrire à un prisonnier politique pour dénoncer un de ces régimes sanguinaires qui tuent toute liberté d’opinion. Un de ces régimes où des opposants politiques sont arrêtés, torturés et souvent condamnés à la prison à vie. J’ai préféré plutôt m’adresser à toi. Parce que pour moi, tu es devenu malgré toi un prisonnier politique.
Ton crime c’est d’être un canadien qui ne porte pas ‘’le bon nom’’. Un nom comme Tremblay, Bouchard, Mulroney ou Trudeau. Ton crime, c’est aussi d’être le fils d’un père qui t’as enrôlé dans une guerre d’adultes alors que tu n’avais que 11 ans. Tu avais 15 ans lorsque les américains t’avaient arrêté en Afghanistan. Selon certaines conventions internationales sur l’enfant soldat dont le Canada est signataire, on devrait te protéger au lieu de t’emprisonner. Il paraît que tu as même fait l’objet d’une certaine torture à Guantanamo.
Quand je pense que malgré toutes ces informations, le premier ministre canadien n’a pas bougé le petit doigt pour t’apporter assistance. Je pense à tous ces immigrants du Canada qui ont quitté leur pays d’origine pour s’installer au Canada avec l’espoir de se sentir mieux respecté dans leur droit. Je pense à ma propre mère qui a fui la misère d’Haïti pour offrir à moi et ma sœur un avenir meilleur.
Ton père est mort, moi c’est ma mère qui est morte. Je les imagine en train de nous regarder de là haut, toi à Guantanamo, moi à Bordeaux. Regrettent-ils d’avoir décidé un jour de faire immigrer leurs familles au Canada ? J’espère que non. Parce que j’ai espoir que très bientôt tu rentreras chez-toi et tu retrouveras ta mère. Je sais qu’elle te manque beaucoup. J’ai aussi espoir que la Justice canadienne te blanchira de toutes les accusations. Peut-être même que tu seras indemnisé par quelques millions de dollars. Mais quelques soit le montant de l’indemnisation auquel tu auras droit, ça ne te redonnera pas l’enfance volée.
Mon cher Omar. C’est à partir de ma cellule de la prison de Bordeaux à Montréal que j’ai pris le temps de t’écrire ces quelques lignes pour te dire que je ne t’oublie pas. Que nous sommes des milliers de canadiens à penser à toi. Que plusieurs manifestations et pétitions ont été organisées pour exiger du Gouvernement canadien de te rapatrier chez-toi au Canada.
Depuis la publication des images de l’interrogatoire que tu as subi à Guantanamo par des agents de renseignements canadiens, tout le monde a parlé de toi. Tout le monde trouve inacceptable que tu sois le seul détenu ressortissant d’un pays occidental qui n’est pas encore rapatrié chez-lui. Si le Premier Ministre canadien t’oublie, le Canada ne t’oublie pas. D’ailleurs, chacun des 30 articles de la Déclaration universelle des Droits de l’homme te protège.
Un des rédacteurs de cette Déclaration est un canadien. Il s’appelle John Humphrey. 60 ans auparavant, cet homme a pensé à toi quand il a écrit le premier article de la Déclaration ‘’Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité’’. Apparemment Monsieur Stephen Harper, Premier Ministre du Canada ne comprend le sens du mot fraternité. Heureusement tous les canadiens ne sont pas comme lui.
Cher Omar, à ta sortie de Guantanamo, je me promets de faire un clin d’œil au ciel. À ton père et à ma mère. Quand à moi, je ne suis que de passage à Bordeaux. Ça sera mon dernier passage, j’ai une fille à nourrir et à aimer. Je ne me plains pas puisque je connais ma date de sortie.
Patience mon frère. ’’Dieu est avec la patients’’.
Ton ami Rollo.
Un Souverain anonyme
Un détenu de la prison de Bordeaux (à Montréal) s'adresse à un autre détenu à Guantanamo à l'occasion du 60 me anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, dans le cadre de l'émission radiophonique Souverain anonymes consacrée aux détenus de la prison de Bordeaux..
Tolerance.ca® - Le marché de la peur
(pour lire la suite de cet article )
par Marc-Alain Wolf
M.D., Ph.D., Psychiatre, Hôpital Douglas, membre de Tolerance.ca®
Le marché de la peur a de beaux jours devant lui. Il répond à un besoin psychologique pressant et persistant. Il permet de retenir et parfois de détourner l’attention des groupes. Il mobilise des intérêts considérables dans plusieurs secteurs de la vie publique. Il est, avec la mode et le sexe, un des moteurs de la vie économique. Il est souvent excessif et irrationnel mais il est à notre image, et il ne servirait à rien de le dénoncer en bloc. Pour certains politiciens « bien intentionnés », jouer sur la peur des gens peut aussi permettre de faire passer des lois contraignantes, impopulaires mais nécessaires au bien de la cité.
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Annoncée il y a dix huit mois, la crise financière de ces derniers mois ponctue une période d’incertitudes où l’anticipation du pire, la panique, le déni, la belle indifférence et la résignation se sont côtoyées et concurrencées. Les plus pessimistes annoncent l’écroulement prochain du système capitaliste, les plus optimistes évoquent des variations cycliques et normales. Les moralistes vantent les vertus éthiques de la correction des indices pendant que les cyniques restent à l’affût de bonnes opportunités d’achat ou de vente, de bons « coups boursiers ». Les individus ordinaires, eux, vivent dans une certaine expectative. Qu’en sera-t-il de leur emploi et de leur retraite? L’économie réelle dans laquelle ils baignent est maintenant touchée de plein fouet par la maladie de l’économie virtuelle.
Depuis quelques années une autre angoisse collective nous étreint, celle des changements climatiques. Malgré l’effet de mode et de mimétisme qui tend à homogénéiser les réactions individuelles et collectives, certaines voix discordantes tentent de tempérer les diagnostics-catastrophes, les promesses d’apocalypse, les appels à l’action immédiate et radicale. La planète terre est-elle vraiment en danger? Faut-il de toute urgence modifier nos habitudes de consommation, réduire nos trains de vie occidentaux, limiter la consommation d’énergie? Un consensus quasi religieux est en train de s’installer dans nos esprits. La croyance, la conviction sont là mais pas encore la pratique, la mise en acte de la profession de foi écologique. Le sentiment de culpabilité s’est répandu mais pas encore son antidote, l’action rédemptrice.
La politique internationale secrète à son tour les ingrédients d’une peur irrationnelle. Celle, par exemple, d’une guerre mondiale d’un nouveau type, le terrorisme. Déjà présente avant les attentats du 11 septembre, cette inquiétude a brusquement changé d’échelle avec l’effondrement des tours. Comparé à l’évènement réel, l’effet produit par sa mise en scène médiatique, sa diffusion planétaire quasi instantanée et sa répétition en boucle, a été considérablement amplifié. L’entrée en guerre des États-Unis et de leurs alliés n’est que la partie visible du bouleversement psychologique et social engendré par cet attentat. Un sentiment de menace et d’insécurité s’est propagé dans le monde. Certains y ont répondu par une réaction agressive de type paranoïaque, d’autres ont réagi en développant des attitudes plus dépressives de remise en question personnelle et d’autoaccusation.
Beaucoup plus ancienne, la peur des catastrophes naturelles, incluant celle de la sécheresse, de la famine et des épidémies, accompagne l’aventure humaine depuis ses origines. Cette peur parfaitement légitime a eu sur l’espèce un effet structurant. Elle est à l’origine des formes les plus primitives de croyances collectives et de cultes religieux. Les dieux ont d’abord été inventés comme puissances tutélaires qui, effrayantes ou rassurantes, punitives ou protectrices, rendent moins aléatoire et moins chaotique la vie sur terre. Imputables des malheurs qui nous guettent, ils jouent pour le sujet le rôle de super parents chargés de circonscrire l’angoisse, de l’extérioriser et de l’orienter vers une source possible d’apaisement.
L’angoisse et la peur, que le langage courant tend à confondre, sont des réalités et des notions psychologiques distinctes. Chez l’individu en tout cas, la peur est un produit possible de l’angoisse, une transformation, en général souhaitable, qui permet de fixer sur un objet extérieur l’inconfort psychique, le malaise et le mal-être qui caractérisent l’état d’angoisse. Mieux vaut une peur ciblée, identifiée et bien définie qu’une inquiétude vague et flottante, envahissant la conscience et paralysant l’action. La peur a, sur l’angoisse ou l’anxiété, l’avantage de nommer un responsable et de permettre une conduite d’adaptation, de conjuration ou d’évitement. Toute la panoplie des phobies humaines atteste de la fécondité de ce mécanisme de défense qui produit des peurs en série, toutes plus irrationnelles les unes que les autres, mais souvent moins couteuses, en terme d’énergie psychique, de souffrance morale et de désorganisation de la pensée, que l’anxiété brute et non maitrisable.
Les religions, des formes collectives de névrose obsessionnelle ?
Pour le psychanalyste Freud, ce n’est pas seulement la peur (ou la phobie) mais toutes les formes de névrose qui permettent d’échapper à l’angoisse.
(suite de l'article)
mercredi 3 décembre 2008
Les États-Unis en mode 2.0 | Internet Les États-Unis utilisent les réseaux sociaux et d'autres outils du web 2.0 pour remporter la «bataille d'idées»
02 décembre 2008 | 10 h 10 | 1 commentaire
Les États-Unis utilisent les réseaux sociaux et d'autres outils du web 2.0 pour remporter la «bataille d'idées» avec les militants islamistes et d'autres groupes extrémistes, a indiqué lundi le secrétaire d'Etat adjoint chargé d'améliorer l'image du pays dans le monde.
Pour en savoir plus
Facebook | George W. Bush | Mahmoud Ahmadinejad | Web 2.0
«Dans la bataille des idées, notre mission clé en 2008 est de créer un environnement hostile à l'extrémisme violent», a expliqué James Glassman au cours d'un discours à la New America Foundation, un centre de réflexion basé à Washington.
«Nous appelons notre nouvelle approche la diplomatie publique 2.0», a ajouté l'ancien journaliste qui a remplacé Karen Hughes, proche de George W. Bush, après sa démission l'an dernier de son poste de conseiller chargé de la diplomatie publique.
«Al-Qaïda et d'autres organisations extrémistes violentes ont exploité internet à leur avantage, mais cet avantage a rapidement diminué», a-t-il dit, ajoutant que «les nouvelles technologies donnent au États-Unis un avantage sérieux sur les terroristes».
«Dans ce nouveau monde de communications, tout gouvernement qui résiste aux nouvelles technologies sur internet fait face à un risque plus grand - celui d'être ignoré», a poursuivi M. Glassman.
«Nos principales cibles, en particulier les jeunes, ne veulent pas qu'on leur fasse la leçon, qu'on leur dise quoi penser ou à quel point nous sommes merveilleux», a-t-il expliqué.
Selon lui, le département d'État et d'autre agences gouvernementales multiplient par conséquent les efforts pour avoir une interaction avec le public.
Le bureau des affaires éducatives et culturelles du département d'Etat a notamment une page sur le site de socialisation en ligne Facebook, et «notre équipe de sensibilisation numérique va sur des blogs et des sites en arabe, farsi, ourdou et bientôt nous l'espérons en russe».
«Ses membres s'identifient comme des représentants du département d'État et entament la conversation, informent gentiment ou corrigent les distorsions concernant les politiques américaines», a indiqué le secrétaire d'État adjoint.
Il a raconté notamment que le blogueur en farsi du département d'Etat avait récemment publié une série de messages sur le blogue du conseiller média du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Il a également indiqué que le département d'État avait co-sponsorisé récemment un concours de vidéos sur Youtube au cours duquel les participants étaient invités à répondre à la question: «qu'est-ce que la démocratie?».
M. Glassman a ajouté que l'administration américaine allait renforcer ses partenariats avec le secteur privé, citant comme exemple une conférence qui doit réunir cette semaine à New York des groupes de jeunes internautes du monde entier.
Quand l'écologie renvoie les femmes à la maison
Par un effet pervers, l'écologiquement correct est en effet en train de renvoyer insidieusement les mères de famille dans leurs foyers, en les incitant à renouer avec des pratiques que leurs ancêtres furent en leur temps ravies d'abandonner. Car, pour respecter les commandements de la green attitude - de l'accouchement à domicile à l'obligation d'allaiter en passant par le bannissement des lingettes ou le retour aux couches lavables -, la femme qui élève des enfants se condamne à l'assignation à résidence. Et malheur à celle qui résiste à la pression: elle est immédiatement rangée dans le camp de l'indignité. La bonne mère, celle qui se soucie du bien-être de ses enfants et de l'avenir de la planète, doit se plier sans moufter aux diktats de la «tyrannie verte».
Purées et onguents maison
Pas facile de passer au travers, tant les discours alarmistes relayés par les médias poussent en ce sens. Chaque nouveau scandale hygiéno-alimentaire sonne ainsi un peu plus le glas de la libération de la femme. En 2003, des traces de semicarbazide, une substance cancérigène servant d'agent «gonflant» pour les joints en PVC, sont détectées dans des petits pots pour bébé, suscitant une vague de panique chez les parents. Aïe, ne devrions-nous pas retourner aux purées maison de grand-maman? En 2005, de l'ITX (isopropylthioxanthone) utilisée dans les encres d'impression des emballages est retrouvée dans du lait maternisé. Des millions de litres de lait sont retirés de la vente alors même que l'Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) indiquait qu'il était «peu probable» que la contamination du lait présente un «risque immédiat» pour la santé publique... Peu importe, les militantes de l'allaitement trouvent une nouvelle écoute. Juste avant l'été dernier, ce sont les biberons qui ont fait l'objet d'une polémique. Les autorités sanitaires canadiennes se sont émues de la présence de bisphénol A, un perturbateur endocrinien, dans la composition de bon nombre de biberons et ont exigé leur retrait du marché. En Europe, l'Efsa s'est voulue rassurante, arguant que les normes de fabrication actuelles étaient extrêmement protectrices... Que faire quand 90% des biberons vendus en France comportent du bisphénolA A défaut d'allaiter, revenir au bon vieux biberon en verre?
(lire la suite de cet article sur http://www.marianne2.fr/Quand-l-ecologie-renvoie-les-femmes-a-la-maison_a93655.html)
jeudi 27 novembre 2008
La souche canadienne-française
professeur, Université du Québec à Montréal
La concentration des noms de famille au Québec est notoire et constitue une véritable curiosité pour bien des immigrants. Cette concentration est plus accentuée qu'ailleurs et découle d'une longue pratique endogamique. Le Québec offre un visage d'une homogénéité inouïe, explique le sociologue Victor Armony, auteur de l’essai Le Québec expliqué aux immigrants*. Le nouvel arrivant apprend que le maire de la principale ville de la province (Montréal) s'appelle Tremblay et que l'écrivain le plus connu du Québec se nomme également Tremblay. Une coïncidence ? Le phénomène est pourtant récurrent, selon Armony.
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L'onomastique est la science de l'étymologie des noms propres. Elle est directement liée à la généalogie, l'étude de la filiation des personnes, car les noms de famille permettent à un individu d'identifier ses ancêtres, de retracer les origines géographiques de sa communauté et d'obtenir des renseignements sur l'univers culturel dont il provient. Le Québec est un paradis pour les généalogistes. D'une part, les registres de naissance, de mariage et de décès ont été précieusement conservés dans les paroisses locales. Ces archives permettent à beaucoup de Québécois de remonter facilement trois ou quatre siècles en arrière dans leur histoire familiale.
D'autre part, une majorité de Québécois francophones contemporains descendent d'un noyau relativement petit de colons français arrivés en Amérique au XVIIe siècle. La concentration des noms de famille au Québec est notoire et constitue une véritable curiosité pour bien des immigrants. Cette concentration est plus accentuée qu'ailleurs — si l'on compare, par exemple, avec la France ou l'Italie — et découle d'une longue pratique endogamique (soit lorsqu'un groupe humain se reproduit avec peu de contacts avec l'extérieur). Marc Tremblay, chercheur à l'Université du Québec à Chicoutimi, a effectué une analyse génétique d'un échantillon de 155 363 Québécois contemporains qui descendent des « 6800 ancêtres fondateurs » du peuple canadien-français et a observé qu'« autour de la neuvième et de la dixième génération, 98% des ancêtres des personnes étudiées sont apparentés» (1).
Une recherche effectuée par deux démographes de l'Université de Montréal montre que « la très grande majorité des Canadiens de souche française descendent de 1955 colons et de 1425 femmes venus de France» (2). Les expressions «Québécois de souche » et « Québécois pure laine » réfèrent à cette « grande famille» qui inclut aujourd'hui environ huit individus sur dix dans la population de la province. Les 20% restant englobent les peuples autochtones, la communauté d'origine britannique et irlandaise, les minorités «historiques» (noire, juive, italienne, grecque et portugaise) et les immigrants de première et deuxième génération (arrivés ou nés depuis 1970). À cette catégorisation « ethnique » des groupes, considérée peu précise et trop controversée, est souvent substitué un décompte fondé sur la langue maternelle des personnes (…) On parlera alors de trois groupes : les francophones (5,8 millions ou 81,4% du total), les anglophones (590 000 ou 8,3 %) et les allophones (732 000 ou 10,3 %) (3).
Une étude de l'Institut de la statistique du Québec sur les noms de famille au Québec signale que les États-Unis affichent une concentration semblable à celle du Québec.
En revanche, le rapport signale qu'«il faut mentionner aussi que tous les Tremblay d'ici ont le même ancêtre, ce qui n'est pas le cas des Smith étasuniens ou britanniques». Il est courant de trouver des personnes, liées ou non par des liens de parenté, qui partagent le même patronyme. En ce sens, il faut dire que le Québec offre un visage d'une homogénéité inouïe. Le nouvel arrivant apprend que le maire de la principale ville de la province (Montréal) s'appelle Tremblay et que l'écrivain le plus connu du Québec se nomme également Tremblay. Une coïncidence ? Le phénomène est pourtant récurrent. En politique, l'immigrant observe que, à l'Assemblée nationale du Québec, siègent trois Charest, deux Bouchard, deux Legault, deux Morin et deux Thériault.
Aux élections fédérales de juin 2004, il trouve sur les listes sept candidats nommés Côté, six candidats nommés Tremblay, cinq candidats nommés Gagnon et cinq candidats nommés Gauthier. Dans l'une des universités québécoises, il compte cinq employés nommés Claude Tremblay, quatre Pierre Gagnon et trois Denis Côté. À la radio, il découvre qu'une chronique hebdomadaire nommée « Le deux pour un » réunit chaque semaine deux personnalités publiques du Québec qui portent exactement le même prénom et nom de famille. Ainsi ont été invités, entre autres, Andrée Boucher, mairesse de la ville de Québec, et Andrée Boucher, comédienne et animatrice à la télévision ; Guy Bertrand, le célèbre avocat, et Guy Bertrand, conseiller linguistique à la radio et à la télévision françaises de Radio-Canada; Michel Audet, ministre des Finances du Québec, et Michel Audet, délégué du Québec à l'UNESCO ; André Ducharme, l'un des humoristes les plus connus du Québec, et André Ducharme, auteur et chroniqueur au magazine L'actualité.
J'ai conçu un petit test amusant qui permet de donner une idée de l'allure «tricotée serré» que cette société projette: je prends la liste des cent noms de famille les plus courants et je vérifie combien de personnes dans un groupe donné les portent. Cela donne une sorte de « coefficient de souche patronymique». J'ai pris, aux fins de l'exercice, le Conseil des ministres du Québec, le Cabinet de secrétaires du président des États-Unis et le gouvernement de la France (4). Dans ce dernier pays, seulement deux ministres sur trente portent un nom de la liste des cent patronymes les plus fréquents en France (Clément et Bertrand). Aux Etats-Unis, trois personnes sur vingt et une portent des noms que l'on retrouve parmi les cent les plus usuels au pays (Gonzales, Jackson et Johnson ; puisque Gonzales est d'origine hispanique et que Jackson est un nom typique chez les Noirs d'Amérique, ils ne font pas partie de la souche anglo-saxonne). Au Québec, on en compte huit sur vingt-cinq : Audet, Dupuis, Fournier, Gagnon-Tremblay (je le compte une seule fois), Pelletier, Gauthier, Lessard et Thériault. Donc, le «coefficient de souche patronymique», en ce qui concerne le pouvoir exécutif dans ces trois sociétés, est de 6%, 14% (ou 5 % si l’on exclut les deux «ethniques») et 32% respectivement pour la France, les États-Unis et le Québec. Un test plus sophistiqué indiquerait un contraste encore plus marqué, car plusieurs autres noms de ministres québécois se trouvent tout de même sur le palmarès des 500 noms les plus fréquents (Beauchamp, Boulet, Corbeil, Courchesne, Forget, Delisle, Vallières), alors que ce n'est pas le cas pour les noms de la plupart des ministres français et secrétaires américains. Seulement deux noms du cabinet québécois (Bergman et Kelley) ne sont pas français, cela au sein d'un gouvernement fédéraliste et non pas souverainiste !
Le coefficient est encore plus élevé quand on se penche sur d'autres organismes publics, comme les centrales syndicales. Si l'on prend les trois principaux comités de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), c'est-à-dire les comités d'orientation, de surveillance et des juridictions, on obtient un taux de 42% (10 noms sur 24). Mon objectif n'est pas de prouver ici un quelconque tribalisme dans les comportements et dans les institutions, mais d'illustrer à quel point le Québec francophone offre aux étrangers et aux non-francophones une image de monolithisme identitaire. Cela dans une société qui, à la différence d'autres sociétés de souche concentrée comme la Corée ou l'Islande, a reçu des contingents importants d'immigrants depuis des décennies et contient en son sein des minorités quantitativement considérables.
Ce n'est donc pas étonnant que le fait de dire « nous » en politique puisse être un sport extrême au Québec, car on risque toujours d'insulter quelqu'un. Qui est inclus et qui est exclu de la définition implicite ? Le sens de la phrase « nous, les Québécois» (ou «vous, les Québécois») varie, en effet, grandement selon qui l'énonce, le contexte et le destinataire.
Notes
1. www.sciencepresse.qc.ca/archives/quebec/capqueO5o6c.html
2. www.canadianheritage.gc.ca/progs/lo-ol/perspectives/francais/liens/FPo3c.htm
3. Office québécois de la langue française, «Les caractéristiques linguistiques de la population du Québec: profil et tendances 1991-2001», 1005.
4. Pour le Québec et les États-Unis, j'ai recueilli les informations durant l'été 2006. Pour la France, je l'ai fait en mars 2007.
* Victor Armony, Le Québec expliqué aux immigrants, vlb éditeur, 2007, 206 p.
Extrait reproduit avec l'autorisation de l'auteur (pp. 33 à 36 de l'ouvrage).
lundi 24 novembre 2008
Le goût du risque est-il sexué ?
Les Masaïs vivent au Kenya, ce sont des éleveurs traditionnels de bétail, et l’ordre, chez eux, est plutôt patriarcal : les hommes possèdent les troupeaux et les enfants, les épouses – souvent plusieurs – vivent chez le mari, sous son autorité. Les Khasis vivent dans le Nord-Est de l’Inde, et chez eux l’appartenance sociale, la résidence et l’héritage sont transmis par les femmes. Cette différence culturelle a-t-elle un rapport avec les rôles et les comportements typiques de chacun des sexes ? La question pouvait être posée car elle apporte peut-être des arguments au problème de l’égalisation de la condition féminine en Occident. Certaines théories soutiennent en effet que si les femmes occupent en moyenne des postes moins élevés, c’est qu’elles ont moins de goût pour la compétition et la prise de risque. Admettons, mais d’où viendrait cela ? D’une sorte de penchant féminin universel ou de l’environnement ?
Trois chercheurs ont, avec un soin vétilleux d’expérimentalistes, mis au point un petit test qu’ils ont appliqué à des dizaines de Masaïs et de Khasis des deux sexes équitablement choisis. Le principe est simple : préférez-vous jouer seul et gagner peu, ou jouer contre autrui pour trois fois plus mais risquer de perdre à cause de l’adversaire ? Les résultats obtenus montrent un goût du risque qui n’est pas réparti de la même manière chez les Masaïs et les Khasis.
En effet, ont choisi la seconde solution :
Masaïs Khasis
Hommes 50% 39%
Femmes 26% 54%
Commentaire : les femmes ont moins l’esprit de compétition que les hommes dans une société patriarcale (Masaïs), et les hommes moins que les femmes dans une société à tendance matriarcale (Khasis).
Ce petit jeu plaide donc pour la reconnaissance du poids de l’environnement social dans la conformation des rôles de sexe, sans pour autant exclure que leur transmission soit biologique, ce qui est une autre histoire. La leçon tirée par les chercheurs est la suivante : ce n’est pas en abaissant le niveau de compétition (diplômes, marché du travail) que l’on améliorera les positions féminines en Occident, mais plutôt en uniformisant les contenus de l’éducation et de la socialisation délivrés aux deux sexes. Ça se discute, évidemment.
Uri Gneezy, Kenneth L. Leonard et John A. List, « Gender differences in competition: Evidence from a matrilineal and a patriarchal society », NBER Working Paper, n° 13 727, janvier 2008.
Avoir son conjoint dans les gènes
Une équipe franco-sino-britannique vient d’annoncer un curieux résultat en génétique du comportement. Une région du génome humain (appelée MHC) aurait une incidence positive sur le choix du conjoint, via certaines molécules odorantes agissant sur l’attirance. On l’a semble-t-il constaté chez la souris. Cette préférence est avantageuse car elle a pour effet la diversification des défenses immunitaires des enfants du couple. Mais, jusque-là, on n’avait pas établi le fait chez l’être humain. L’étude réalisée par l’équipe de Raphaëlle Chaix a porté sur deux types de populations : des couples yorubas du Nigeria et des couples mormons des États-Unis (Utah). Résultat : chez les Nigérians, l’effet MHC n’apparaît pas, mais il est présent chez les mormons. Sur le fond, ce n’est donc pas vraiment décisif. L’interprétation des chercheurs, en revanche, donne à réfléchir : selon eux, c’est la prédominance de « facteurs sociaux » qui, chez les Nigérians, pourrait contrecarrer la préférence génétique. Il faut donc admettre que chez les mormons, on se marie plus souvent par amour qu’au Nigeria. Et si l’on en croit la théorie, puisque cela présente un avantage immunitaire, plus on laisse faire la nature, mieux ça ira pour la santé. Allez donc faire la morale aux gosses après ça !
Raphaëlle Chaix, Cheng Cao et Peter Donnelly, « Is mate choice in humans MHC-dependent ? », PloS Genetics, vol. IV, n° 9, septembre 2008.
vendredi 14 novembre 2008
Le triomphe catastrophique du néolibéralisme
«Qui est le plus grand criminel:
celui qui vole une banque
ou celui qui en fonde une ?»
Meckie Messer
dans L’Opéra de Quatre Sous
de Bertold Brecht
«Entre 1971 et 2008, l’économie mondiale a enregistré pas moins de vingt-quatre crises financières soit, en moyenne, une crise toutes les années et demie. Un record historique.» [1] Pour mémoire, rappelons simplement les principales d’entre elles: en 1982-1983, la crise de la dette des pays latino-américains; en octobre 1987, le krach boursier aux Etats-Unis et en Europe; en 1989, celui des junk bonds (obligations pourries), suivi de la faillite et du sauvetage par l’Etat (donc le contribuable) états-unien des caisses d’épargne (Loan and Savings) à la hauteur de 500 milliards de dollars; l’éclatement de la bulle immobilière japonaise en 1991 et la crise consécutive de tout le système bancaire nippon; la crise financière du printemps et de l’été 1997 en Asie du Sud-Est, avec des contrecoups importants l’année suivante en Russie, en Turquie, au Brésil et au Mexique, se concluant par la faillite et en octobre 1998 de Long Term Capital Management (LTCM), un hedge fund (un fond spéculatif spécialisé dans les opérations spéculatives à forts risques mais aussi à fort rendement, à condition qu’elles réussissent) basé à New York; l’éclatement de la bulle Internet au printemps 2000 et la longue dégringolade boursière qui s’est poursuivie jusqu’à l’automne de l’année suivante, ponctuée par les scandales Enron, WorldCom et Vivendi et conclue par la crise financière argentine de novembre-décembre 2001.
Ce qui frappe dans cette séquence, c’est l’augmentation continue de la fréquence et de la gravité de ces crises. Or, relativement à ces dernières, et alors même qu’elle n’en est qu’à ses débuts, l’actuelle crise surenchérit encore par son ampleur et par la rapidité de sa diffusion. Sous ce double rapport, elle n’est comparable qu’à la crise de novembre 1929, qu’elle dépasse d’ailleurs par son échelle: c’est la plus grosse crise financière de l’histoire du capitalisme. Du coup, ce qu’elle met en jeu, c’est l’ensemble des politiques néolibérales suivies depuis une trentaine d’années dont elle est largement le résultat; et dans cette mesure même, quelle qu’en soit l’issue, elle est appelée à constituer un tournant dans la longue crise structurelle dans laquelle le capitalisme est engagé depuis le milieu des années 1970.
De la crise de «l’économie fictive» à la crise de «l’économie réelle» (lire la suite)
Etats-Unis: Hillary Clinton envisagée au poste de secrétaire d'Etat selon des médias américains
WASHINGTON - Hillary Clinton, rivale malheureuse de Barack Obama dans la course démocrate à la Maison Blanche et figure incontournable de la politique américaine, revient sur le devant de la scène alors que son nom est évoqué pour prendre la tête de la diplomatie américaine.
L'ex-Première dame des Etats-Unis (1993-2001) et ancienne candidate à l'investiture démocrate de 2008, figure, pour la première fois, parmi les personnes envisagées au poste prestigieux de secrétaire d'Etat dans l'administration Obama, selon la presse américaine.
Vendredi à New York, Hillary Clinton a déclaré qu'elle ne souhaitait pas "spéculer" sur la future administration du président élu Barack Obama.
Après avoir perdu l'investiture démocrate en juin, Mme Clinton, 61 ans, avait appelé à voter pour M. Obama lors de l'élection du 4 novembre et fait campagne pour lui.
Le nom d'Hillary Clinton n'avait pas été évoqué depuis que des spéculations la plaçaient en août parmi les quelques personnalités susceptibles d'être choisies pour être candidate à la vice-présidence aux côtés de Barack Obama.
Le choix du sénateur du Delaware (est) Joe Biden comme colistier de Barack Obama avait fortement irrité une partie des 18 millions d'électeurs démocrates qui avaient choisi Mme Clinton lors des primaires.
Avant de reconnaître sa défaite face à M. Obama, la sénatrice de l'Etat de New York (nord-est) avait fait campagne notamment sur son expérience et sa capacité à faire face à une situation de crise à la Maison Blanche.
Son équipe de campagne avait diffusé un clip vidéo intitulé "le coup de téléphone de 3 heures du matin", expliquant que si le téléphone sonnait à la Maison Blanche au milieu de la nuit annonçant une crise, elle serait prête à faire face.
En outre, Mme Clinton avait critiqué la naïveté, selon elle, de son adversaire Barack Obama en matière de politique étrangère, notamment sa volonté de dialogue avec l'Iran.
Elle avait aussi attaqué violemment M. Obama à propos de tracts critiquant ses propositions de campagne: "Honte à vous, Barack Obama!", avait-elle lancé.
Selon la chaîne NBC, Mme Clinton s'est rendue jeudi à Chicago (nord) où réside le président élu, mais un de ses conseillers a affirmé qu'il s'agissait d'un voyage pour des raisons personnelles.
Selon des journalistes présents jeudi soir devant le quartier général de M. Obama, un cortège "non-identifié" de trois voitures a quitté le parking sous-terrain des locaux peu avant que celui de M. Obama ne sorte.
Des sources proches du président élu ont confirmé vendredi à la chaîne CNN que la nomination de Mme Clinton était envisagée, mais son porte-parole Philippe Reines s'est montré prudent. "Toutes spéculation sur des postes ministériels ou autres au sein de l'administration sont vraiment du ressort de l'équipe de transition du président élu Obama", a-t-il déclaré.
Les noms de plusieurs personnalités circulent dans la presse pour mener la diplomatie américaine, notamment ceux de l'ancien candidat démocrate à la présidentielle de 2004 John Kerry et du gouverneur du Nouveau-Mexique (sud-ouest) et ancien ambassadeur à l'ONU Bill Richardson.
Selon le Washington Post, le nom de l'ex-Première dame a été cité car le camp Obama "n'est pas extrêmement satisfait" des noms habituellement avancés.
De son côté, M. Obama enregistrera vendredi, aux côtés de son épouse Michelle Obama, sa première interview depuis son élection le 4 novembre, dans l'émission d'informations "60 minutes" de la chaîne CBS qui sera diffusée dimanche.
lundi 10 novembre 2008
John McCrae : la légende du poète-soldat canadien enterré à Wimereux - Actualité Région - Nord - Pas-de-Calais - La Voix du Nord
dimanche 09.11.2008, 04:57 - La Voix du Nord
La sépulture de John McCrae (en médaillon) est fleurie de «poppies».PHOTO GUY DROLLET ET REPRO «LA VOIX» La sépulture de John McCrae (en médaillon) est fleurie de «poppies».PHOTO GUY DROLLET ET REPRO «LA VOIX»
| PREMIÈRE GUERRE MONDIALE |
Dans les pays anglo-saxons, le devoir de mémoire se transmet de génération en génération par la force d'un poème « In Flanders Fields » (Au champ d'honneur) écrit par le lieutenant-colonel John McCrae. Le poète-soldat canadien est enterré à Wimereux depuis 1918. Une cérémonie pour honorer sa mémoire y aura lieu mardi.
Le lieutenant-colonel McCrae est entré dans la légende par la force de quelques vers qui expriment la crainte du soldat mort au champ d'honneur d'être à jamais oublié. Il y parle du martyre de ses compagnons d'armes, des coquelicots qui poussent entre les croix, de la nécessité d'entretenir la flamme du souvenir pour éviter qu'ils ne fanent. Et que le sacrifice des soldats qui ont combattu pour la liberté ne tombe dans l'oubli. « Acceptez le défi sinon les coquelicots se faneront au champ d'honneur », conclut-il.
Le médecin militaire John McCrae a écrit ce poème en avril 1915 alors qu'il se trouvait sur le front d'Ypres, en Belgique, où la bataille faisait rage. Entouré de morts et de blessés, il est terrassé par la douleur d'avoir perdu son meilleur ami sans avoir rien pu faire pour le sauver. Les mots seront son exutoire. Sans savoir que 90 ans après, on apprendrait aux écoliers anglo-saxons In Flanders Fields.
Déplacé à l'arrière après l'avoir écrit, John McCrae deviendra chef des services médicaux à l'hôpital général canadien, au départ aménagé dans des grandes tentes du côté de Dannes-Camiers près d'Étaples avant d'être transféré à Boulogne. Atteint d'une pneumonie et d'une méningite, le médecin-poète décédera en janvier 1918 à l'âge de 44 ans.
Fleur symbole
Quatre-vingt-dix ans après, Australiens ou Canadiens effectuent des milliers de kilomètres pour accomplir leur devoir de mémoire. Nombreux sont les sujets de la Couronne à venir se recueillir sur la tombe de leur héros lettré. La stèle se distingue des 3 016 autres sépultures du carré militaire minutieusement entretenu par le nombre de poppies qui la fleurissent. Les poppies sont de petits coquelicots en plastique. Cette fleur, dont parle John McCrae dans son poème, est devenue le symbole du souvenir dans les pays du Commonwealth et aux États-Unis.
L'équivalent de nos bleuets. Avant de quitter l'endroit, les visiteurs laissent des messages empreints d'émotion sur le livre d'or. Comme celui-ci de Christine et Alex venus d'Halifax, province de Nouvelle-Écosse, au Canada : « Came to see John McCrae, je me souviens. » •
ROMAIN DOUCHIN
vendredi 24 octobre 2008
OCDE : les salaires des mieux payés augmentent le plus vite
L’écart entre les riches et les pauvres s’élargit et menace l’équilibre socio-économique. Le Canada fait mauvaise figure.
par Marie Quinty
Au Canada, 15 % des enfants sont pauvres. La moyenne des pays de l'OCDE est de 12 %"
OCDE : les salaires des mieux payés augmentent le plus vite
L’écart entre les riches et les pauvres s’élargit et menace l’équilibre socio-économique. Le Canada fait mauvaise figure.
Selon le rapport « Croissance et inégalités » de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), rendu public hier, les inégalités se sont accentuées au cours des 20 dernières années.
Selon ce rappport, mené sur 20 ans dans les 30 États membres de l’OCDE, ce sont les salaires des mieux payés qui ont augmenté le plus vite. Le fossé s’agrandit, non seulement entre riches et pauvres, mais aussi entre les plus aisés et les classes moyennes. Les conséquences pourraient être inquiétantes si la crise financière internationale déclenche une récession de longue durée.
Anthony Atkinson, économiste à l’Université d’Oxford, note que les inégalités croissantes ont coïncidé avec une période de forte croissance économique. « Que se passera-t-il si la prochaine décennie n’est pas celle de la croissance mondiale, mais de la récession mondiale? » demande-t-il.
Ces inégalités menacent notamment le « rêve américain » d’ascension sociale grâce au travail. Les Etats-Unis sont au nombre des pays où les inégalités et la pauvreté sont les plus fortes dans l’OCDE, juste après le Mexique et la Turquie.
Quant au Canada, il est l’un des trois pays où les 20 % plus riches se sont le plus enrichis depuis le milieu des années 90, avec la Finlande et la Norvège. Le Canada fait aussi partie d’un groupe de pays où les revenus des 20 % plus pauvres ont diminué. Il fait aussi partie du groupe où les gens qui ont un revenu moyen ont été perdants.
Au Canada, près d’un enfant sur sept est pauvre (15 %), contre un enfant sur 20 dans les pays scandinaves. La moyenne des pays de l’OCDE est de 12 %.
De façon générale, les inégalités ont augmenté dans les trois quarts des pays de l’OCDE. Selon Angel Gurria, secrétaire général de l’organisme, la pauvreté est loin d’être un stimulant économique. Il dénonce le mythe selon lequel la pauvreté stimule les gens à travailler plur fort. « C’est plutôt le contraire. »
Pour aller plus loin :
www.oecd.org
jeudi 11 septembre 2008
Tolerance.ca® - Deux bombardiers russes au Venezuela pour des vols d'entraînement
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mardi 9 septembre 2008
L'ascenseur social en panne d'imagination, par Frédéric Lemaître
Lire cet article en entier
Un an après l'élection de Nicolas Sarkozy, fils d'un immigré hongrois (certes aisé), la possible arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama dont le père était kényan et la mère issue d'une famille de "petits Blancs" semble confirmer que, des deux côtés de l'Atlantique, l'ascenseur social continue de fonctionner. Ce n'est pas tout à fait le cas.
Aux Etats-Unis, le rêve américain porte bien son nom. Un enfant né dans une famille à bas revenus n'a qu'une chance sur cent de finir parmi les Américains les plus riches. En revanche, 22 % des "dauphins" de riches Américains le demeurent. Les enfants de la classe moyenne, eux, sont un peu plus nombreux (39,5 %) à avoir un niveau de vie inférieur à celui de leurs parents qu'à monter dans l'échelle des revenus (36,5 %). Avant la crise actuelle, un nombre croissant d'Américains (16,6 % en 2003 contre 13 % en 1990) voyaient leurs revenus diminuer sensiblement d'une année à l'autre.
En 2005, une enquête de la London School of Economics menée au Canada, en Allemagne, en Suède, en Norvège, au Danemark, en Finlande, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis avait même démontré que c'était dans ces deux derniers pays que la mobilité sociale était la plus faible.
Et la France ? L'Insee vient de publier une étude peu optimiste. Intitulé "Education et mobilité sociale : la situation paradoxale des générations nées dans les années 1960", ce travail réalisé par Camille Peugny montre que l'ascenseur social a ses faiblesses. Plus de 60 % des Français vivent dans un autre groupe social que leurs parents. Mais si la majorité d'entre eux progressent, ils sont de plus en plus nombreux à prendre l'ascenseur dans le mauvais sens. "En 2003, 35 % des 35-39 ans connaissent une mobilité ascendante et 25 % une mobilité descendante. Ces proportions étaient respectivement de 40 % et 18 % vingt ansvendredi 29 août 2008
L'Europe peut-elle devenir un acteur politique global ?
Question importante entre toutes, l'Europe peut-elle devenir, malgré l'égoïsme de ses membres, une unité décisionnelle capable de prendre partie face aux autres puissances de la planète et surtout capable de faire le ménage dans sa propre courre. (JMR)
Philippe Herzog, président de Confrontations Europe, participe à la table-ronde de l'Université d'été du Medef, ce mercredi 27 août, intitulée: "L'Europe sera-t-elle une superpuissance ?"
L'Europe n'est pas une puissance géopolitique. Ni les principaux États européens ni l'Union en tant que telle ne sont capables de façonner la mondialisation - sauf pour la production de règles, mais avec des difficultés croissantes. L'Union doit se donner l'ambition de devenir un acteur politique global, donc acquérir la force d'initiative et d'action publiques qu'elle n'a pas aujourd'hui en raison de ses divisions et divergences internes.
Mais désigner le but comme "puissance" est très ambigu. Participer à un rapport de forces dans un monde multipolaire ne permettrait pas de réduire les tensions et de prévenir la guerre des capitalismes, alors que le type de croissance actuel de l'économie mondiale n'est pas soutenable. Le but est plutôt de devenir un acteur capable de contribuer à rendre le développement plus durable et plus équitable, viser la formation d'une société mondiale, être une force qui rapproche et qui unit.
Se donner les moyens exige un changement d'état d'esprit et de méthode. Et ceci quel que soit le débouché du traité de réforme institutionnelle, que j'espère positif, car il augmente la capacité d'action extérieure. La voie constitutionnelle s'est avérée une impasse. Le traité institutionnel achoppe sur le piège d'un référendum national absurde. Si chaque pays procédait par référendum, la probabilité d'un succès serait quasiment nulle.
Les citoyens confondent l'intérêt européen et l'intérêt national. Alors qu'il faut penser géopolitique, beaucoup ont peur de l'ouverture et des échanges. On n'a rien compris à l'élargissement, et l'on n'essaie même pas d'explorer l'intérêt que pourrait avoir l'entrée de la Turquie dans l'Union. Il est donc urgent de s'attaquer aux oeillères. Les politiciens n'en manquent pas non plus.
C'est le moment de changer d'optique : un renouvellement des institutions communautaires aura lieu en 2009. Si la campagne des élections européennes était européanisée, y compris avec des listes transfrontières, cela aiderait grandement à chercher à identifier l'intérêt européen. Il faut promouvoir systématiquement la dimension européenne dans l'éducation des citoyens et des jeunes. Et définir clairement les domaines où l'Union va devoir promouvoir des politiques publiques, après quoi concrétiser les objectifs et les moyens dans un plan d'action issu d'un processus interactif entre les collectivités nationales et l'Union.
Les dimensions internes et externes des politiques de l'Union doivent être désormais imbriquées. Il est en effet impossible de prétendre devenir un acteur global sans remettre en cause notre modèle social et économique. Ainsi en France nous vivons encore dans la culture des Trente glorieuses, alors que ce régime prend l'eau. Quand nos dirigeants prétendent que l'Europe doit protéger le modèle social, ils entretiennent des préjugés et des confusions. Il faut mobiliser les sociétés pour un effort de modernisation comparable à l'effort consenti après guerre, en visant l'élévation générale des compétences et un nouveau type de plein emploi.
Chaque Etat européen essaie, mais en ordre dispersé. L'Union doit devenir un catalyseur de ces changements. Sa méthode ouverte de coordination est bien trop faible. Elle devra mobiliser pour bâtir un marché européen du travail et de la formation, anticiper et gérer les mutations en coresponsabilité.
Le "social" devra s'inscrire dans une nouvelle perspective de développement. L'espace intérieur n'est pas assez dynamique et l'Union est passive sur la scène globale. Nous sommes empoisonnés par les conflits des champions et des capitalismes nationaux. Bref il faut bâtir une véritable union économique.
Et cela commence par la définition d'intérêts stratégiques communs dans les principaux domaines d'intérêt général : les compétences humaines pour l'innovation et l'activité ; l'énergie, l'industrie et les nouvelles technologies du développement durable. Dans ces domaines, l'Union doit être dotée de responsabilités d'intervention publique, établir la coopération avec les entreprises, les collectivités et les sociétés civiles. Ceci sera le soubassement d'une politique macroéconomique veillant particulièrement à la réalisation des investissements à long terme qui font aujourd'hui défaut.
Pour l'action extérieure, il faut redéfinir une doctrine du multilatéralisme, car la libéralisation n'ira plus sans des régulations ; et, d'autre part, l'Union doit s'engager dans des partenariats avec les autres régions du monde pour des investissements conjoints d'intérêt mutuel, et ne pas se contenter de prêcher la réciprocité pour l'accès aux marchés. Donc pas de catastrophisme ! Le volontarisme de Nicolas Sarkozy est utile mais ses effets ne peuvent être que limités. Il faut maintenant ouvrir en grand la perspective d'une Union comme acteur politique global, c'est-à-dire élaborer le sens, la méthode et l'agenda.
Philippe Herzog, président de Confrontations Europe
jeudi 28 août 2008
La croissance américaine révisée en très forte hausse - La Tribune.fr
Au lieu de 1,9% initialement annoncé, les Etats-Unis ont finalement enregistré une hausse de 3,3% de leur PIB au deuxième trimestre. Une forte révision qui tient à une vive progression des exportations, qui ont enfin profité du dollar faible, mais aussi à une moindre consommation, qui a pénalisé les importations. Cette annonce a fait bondir le CAC 40 à la Bourse de Paris, qui était jusqu'à la mi-séance quasiment à l'équilibre.
Très forte révision pour la croissance américaine. |
C'est la croissance la plus forte enregistrée depuis le troisième trimestre 2007. Au premier trimestre, le PIB n'avait progressé que de 0,9%.
Profitant enfin de la dépréciation du billet vert engagée depuis plusieurs années, les exportations ont en effet progressé de 13,2% (et non pas de 9,2% comme annoncé précédemment), tandis que les importations affichaient leur plus fort recul depuis 2001, de 7,6% (au lieu de -6,6%).
Autre facteur ayant contribué à la révision de la croissance, les entreprises ont moins puisé dans leurs stocks que prévu, les dégarnissant de 49,4 milliards de dollars seulement. Cela a amputé la croissance de 1,44 point (au lieu de 1,92).
Pour autant, les dépenses de consommation sont restées déprimées, malgré une petite réévaluation à 1,7% (au lieu de +1,5%), les ménages achetant un peu plus de biens de consommation courante et de services que prévu. Mais l'investissement dans la pierre est resté le gros point noir, avec un recul de 15,7%.
Du côté des entreprises, l'investissement a progressé de 2,2% (au lieu de 2,3%), tiré par les infrastructures (+13,7%). Enfin, les dépenses publiques ont augmenté de 6,8% (au lieu de 6,7%), dopées par la défense.
L'indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE) a pour sa part été laissé inchangé à 4,2%, de même que l'indice hors énergie et alimentation qui reste à 2,1%. Ces indices sont suivis attentivement par la banque centrale pour jauger l'inflation.
Cette annonce a fait bondir le CAC 40 à la Bourse de Paris, qui était jusqu'à la mi-séance quasiment à l'équilibre.
Sur le front de l'emploi, les demandes hebdomadaires d'allocations de chômage ont baissé de 10.000 aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 23 août par rapport à la précédente, pour s'établir à 425.000, a de son côté indiqué jeudi le département du Travail.
L'Amérique entre la peur et l'espoir - La Tribune.fr
A l'université du Medef, Dominique Moïsi participe à la table ronde du mercredi 27 août intitulée : "USA, still a giant ?" (Les Etats-Unis sont-ils encore un géant ?).
La Russie de Poutine pèsera-t-elle sur le choix des électeurs américains en 2008, comme l'Iran de Khomeiny avait pu le faire lors des élections présidentielles de 1980 ? Une défaite de Carter hier, une victoire de Mac Cain demain ? La comparaison est tentante, elle est aussi dangereuse; Obama n'est pas Carter et l'Amérique et le monde de 2008 ne sont pas ceux de 1980.
Obama n'est ni Carter, ni Gore, ni Kerry. Sous un discours qui évoque volontairement le style de Kennedy, il y a chez Obama - si l'on cherche des comparaisons - un mélange de Clinton et de Reagan, de charme et d'assurance. Il est devenu le candidat du Parti démocrate grâce à ses qualités exceptionnelles, il peut l'emporter demain sur Mac Cain, parce que contrairement à Carter, Gore et Kerry, mais comme Bill Clinton, il est déjà, en dépit de sa jeunesse et de sa relative inexpérience, un "tueur" en politique, prêt à encaisser les coups les plus durs et s'il le faut à les rendre au centuple.
Mais au-delà des hommes, il y a une double réalité profondément modifiée, celle de l'Amérique et celle du monde. L'Amérique des années 1980, au lendemain du traumatisme de la guerre du Vietnam, va retrouver sous l'impulsion de Reagan, mais plus encore grâce à l'implosion de l'URSS une centralité internationale et une confiance en elle-même unique qui feront d'elle, selon l'expression d'Hubert Védrine, "l'hyperpuissance" des années 1990 et du début des années 2000.
Aujourd'hui, au lendemain du 11 septembre 2001, des conflits qui s'aggrave en Afghanistan et qui ne se règle pas en Irak, et devant la crainte justifiée d'une véritable récession économique, l'Amérique est passée d'une culture d'espoir à une culture de peur. Elle ne peut rebondir sans dépasser sa peur, mais elle doit comprendre avant tout qu'il ne suffit pas d'évoquer une nouvelle Amérique, mais aussi un nouveau monde, où l'Amérique n'est plus seule.
En 2008, l'émergence de la Chine et de l'Inde, le retour sous l'impulsion d'un Poutine toujours au pouvoir d'une Russie animée par une ambition impériale de revanche sur l'humiliation, modifient la donne internationale et américaine. L'Amérique doit gérer la montée en puissance des "autres", au moment précisément où elle doute le plus d'elle-même et où elle évoque ouvertement les raisons de son déclin absolu ou relatif.
Si l'Union européenne a peur devant l'étalage de ses divisions et de son impuissance de devenir une "Magna Helvetia" une grande Suisse, l'Amérique a peur de connaître de manière accélérée le destin de l'Empire romain. L'évolution de leur corps, avec le nombre toujours plus grand d'obèses, l'approfondissement de l'endettement, le manque d'appétence des soldats américains pour des aventures extérieures sont autant de symboles de ce qui pourrait s'apparenter à un déclin.
Ce qui est certain, c'est que l'Amérique n'est plus seule à pouvoir et devoir gérer le monde, elle doit intégrer l'existence de l'"autre" et apprendre l'art du compromis.
Dominique Moïsi, conseiller spécial de l'Ifri (Institut français de relations internationales)
mardi 26 août 2008
Revealed: Britain's secret propaganda war against al-Qaida | World news | The Guardian
BBC and website forums targeted by Home Office unit
- Alan Travis, home affairs editor
- The Guardian,
- Tuesday August 26 2008
- Article history
A Whitehall counter-terrorism unit is targeting the BBC and other media organisations as part of a new global propaganda push designed to "taint the al-Qaida brand", according to a secret Home Office paper seen by the Guardian.
The document also shows that Whitehall counter-terrorism experts intend to exploit new media websites and outlets with a proposal to "channel messages through volunteers in internet forums" as part of their campaign.
The strategy is being conducted by the research, information and communication unit, [RICU] which was set up last year by the then home secretary, John Reid, to counter al-Qaida propaganda at home and overseas. It is staffed by officials from several government departments.
The report, headed, Challenging violent extremist ideology through communications, says: "We are pushing this material to UK media channels, eg, a BBC radio programme exposing tensions between AQ leadership and supporters. And a restricted working group will communicate niche messages through media and non-media."
The disclosure that a Whitehall counter-terrorism propaganda operation is promoting material to the BBC and other media will raise fresh concerns about official news management in a highly sensitive area.
The government campaign is based upon the premise that al-Qaida is waning worldwide and can appear vulnerable on issues such as declining popularity; its rejection by credible figures, especially religious ones, and details of atrocities.
The Whitehall propaganda unit is collecting material to target these vulnerabilities under three themes. They are that al-Qaida is losing support; "they are not heroes and don't have answers; and that they harm you, your country and your livelihood".
The RICU guidance, dated July 21 2008, says that the material is primarily aimed at "overseas communicators" in embassies and consulates around the world, confirming the global scale of the Whitehall counter-terrorist propaganda effort now underway.
But it also says that other partners should be encouraged to integrate this work into their communications at home as well: "It is aimed primarily (but not exclusively) at those working with overseas influencers and opinion formers."
The first dossier of material being despatched to diplomatic posts worldwide cites condemnation of al-Qaida from Sayyid Imam al-Sharif aka Dr Fadi, a former leader of Egyptian Islamic Jihad, and Salman Abu-Awdah, a leading Saudi scholar who has published an open letter to Osama bin Laden calling al-Qaida's aims illegitimate and immoral. It notes that groups like Hamas and Hezbollah are now keen to distance themselves from al-Qaida.
In a section headed "AQ has suffered military defeat in ..." it adds "use advisedly - avoid suggesting that AQ is no longer a threat. We are not claiming victory over AQ. We are stressing their declining support".
The dossier says that al-Qaida has been definitively expelled from large areas of Iraq and has lost ground in Afghanistan. It quotes CIA director Michael Hayden's claim in May that al-Qaida had been essentially defeated in Iraq and Saudi Arabia and was now "on the defensive throughout much of the rest of the world," but describes this as a "strikingly upbeat assessment of the organisation".
It highlights the fact that Mohammed Hamid, who was convicted in February for recruiting and radicalising young men to fight against the west, was a former crack addict.
The document also notes that al-Qaida has to "feed its new franchises with propaganda to keep the 'brand' alive at all costs". It says that it is focused on Palestine - to the discomfort of the Palestinians - because it has failed in Iraq and is now pronouncing on issues as diverse as Egyptian trade unions and climate change in a desperate attempt to remain relevant.
The "material" is a mixture of recent news reports and articles from Arabic, Middle Eastern and North African news sources illustrating the theme of "AQ is in decline" as well as articles from the New York Times, the Observer, Newsweek and British and American websites.
The RICU guidance note says the dossier has been drafted with support from Whitehall press officers "on how best to tailor such material for media engagements, presenting information to ministers, or to other stakeholders. It is in a separate, unclassified format to make it the sort of product that a minister or a press officer could use before an interview; or that could be given as a crib sheet for trusted contacts," says the classified document.
É.-U.: élection branchée - Actualité techno - Internet
Le candidat républicain John McCain et son rival, le démocrate Barack Obama, ne seront pas les seuls à vouloir générer du trafic en ligne sur leurs différents profils MySpace, Facebook et autres chaînes YouTube. Aujourd'hui, Microsoft, Google, CNN et Digg annoncent le lancement d'initiatives distinctes afin de rejoindre les électeurs sur la toile.
D'abord Microsoft s'associe à l'organisme Rock the Vote, dont l'objectif est d'intéresser les jeunes à la campagne électorale et de les inciter à voter. Par cette association, les utilisateurs du service Xbox Live de Microsoft pourront notamment participer à des forums sur lesquelles ils pourront faire part de leurs opinions, qui seront par la suite transmises aux candidats.
Google, quant à lui, lance une page, à l'usage des utilisateurs de téléphone mobile. Située à l'adresse suivante, m.google.com/elections, la page offrira les dernières nouvelles concernant la campagne, une couverture vidéo ainsi que des cartes désignant les endroits où trouver les rassemblements démocrates ou républicains.
Pour sa part, Digg en collaboration avec CNN, lance Dialogg, un service qui permettra aux électeurs de soumettre une question sous forme de texte ou de vidéo. Soumises aux votes des internautes sur Digg et iReport.com, les questions retenant le plus d'attention seront posées lors d'entrevues avec différentes personnalités débutant le 27 août avec la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Lire également: Google et MySpace à la convention des démocrates
Étiquettes: Élection présidentielle , CNN , Dialogg , Google , Rock the Vote , Xbox Live |
mardi 19 août 2008
Perspectives de l’emploi 2008 – Comment le CANADA se situe-t-il ? Selon les prévisions de l’OCDE
a)EspagnePortugalAllemagneIrlandeFinlandeJaponAutricheÉtats-UnisRoyaume-UniAustralieCanadaPays-BasNouvelle-…SuèdeNorvègeDanemarkSuisseIslande%
La flexibilité du marché du travail rend les transitions de l’école à la vie active relativement faciles au Canada. Les performances récentes des jeunes sur le marché du travail canadien sont très satisfaisantes comparées à celles de la plupart des autres pays de l’OCDE. Une croissance économique soutenue et un marché du travail très flexible par rapport aux standards OCDE ont contribué à la hausse des taux d’emploi ainsi qu’à la baisse du chômage pour l’ensemble de la population, y compris pour les jeunes. Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE montrent que le Canada combine un taux d’emploi élevé pour les jeunes avec l’un des taux de réussite scolaire les plus importants (le deuxième taux le plus élevé) de la zone OCDE. Le fait que les jeunes au Canada associent couramment études et emploi à temps partiel explique en partie leur taux d’emploi élevé. Cela peut également faciliter la transition entre études et travail à temps plein, car les jeunes se familiarisent avec le monde du travail alors même qu’ils sont encore dans le système éducatif.
2
Les opportunités d’emploi des femmes et de certaines minorités ethniques restent moins favorables. Le taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 54 ans est au Canada de 8 points de pourcentage inférieur à celui des hommes, un écart de moitié inférieur à celui observé en moyenne dans les pays de l’OCDE (graphique 2). Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE montrent également que le taux de salaire horaire des femmes d’âge très actif était de 19% inférieur à celui des hommes en 2001. L’écart salarial entre homme et femme est beaucoup plus élevé en Corée (34%), mais significativement plus faible en Autriche et en Belgique (13% et 10% respectivement). De même, les taux d’emploi et de salaire de la population canadienne « non-blanche » sont inférieurs à ceux de la population « blanche ». Bien que de nombreux facteurs contribuent à expliquer pourquoi l’emploi et les salaires des femmes et de certaines minorités ethniques sont plus faibles, les Perspectives de l’emploi de l’OCDE suggèrent que la discrimination sur le marché du travail continue de jouer un rôle. a) Moyenne pondérée des pays de l'OCDEFigure 2.L'écart d'emploi entre hommes et femmes varie beaucoup d'un pays de l'OCDE à l'autreEmploi en pourcentage de la popluation pour les femmes et les hommes âgés de 25 à 54 ans, 2007Source : OCDE (2008), Perspectives de l'emploi de l'OCDE,
Le rapport de l’OCDE note qu’il existe encore des marges de progrès dans la lutte contre la discrimination sur le marché du travail. Les pratiques discriminatoires apparaissent persistantes sur les marchés du travail de tous les pays de l’OCDE. Des expériences de terrain conduites dans un certain nombre de pays suggèrent que les minorités ethniques doivent chercher de 40 à 50% plus longtemps que le reste de la population avant d’obtenir un entretien d’embauche, et ce à curriculum vitae identique. Dans le même ordre d’idée, un candidat issu d’une minorité ethnique doit être significativement plus qualifié pour avoir la même probabilité d’obtenir un entretien d’embauche après avoir répondu, par courrier, à une annonce d’offre d’emploi. De même, les femmes ont moins de chances que les hommes de trouver un emploi bien rémunéré, et cela peut en partie expliquer que leur taux d’emploi soient plus faibles. Les Perspectives de l’emploi montrent que la législation fédérale de lutte contre la discrimination est parmi les plus avancées de l’OCDE, sans toutefois renter dans le détail des lois mises en oeuvre dans les différentes provinces. L’expérience d’un certain nombre de pays de l’OCDE indique cependant que les mesures légales ne suffisent pas à garantir l’égalité de traitement pour tous. Conduire des campagnes d’information et d’éducation est également crucial pour engendrer les changements culturels nécessaires.
3
Encourager les bénéficiaires de pension invalidité et plus généralement, les personnes qui ne travaillent pas, à reprendre un emploi aurait un effet bénéfique sur leur santé mentale. Dans les pays de l’OCDE, une proportion croissante des nouveaux bénéficiaires de pension invalidité déclare souffrir de maladies mentales. Les Perspectives de l’emploi de l’OCDE montrent que certaines conditions de travail stressantes – dont des horaires de travail longs, un rythme de travail très intense et la discrimination sur le lieu de travail – peuvent être à l’origine de problèmes de santé de mentale liés au travail. Reste que dans la plupart des cas, travailler apparaît bénéfique pour la santé mentale. Les personnes sans emploi voient leur état de santé mentale s’améliorer de façon significative lorsqu’elles trouvent du travail, indépendamment du type d’emploi occupé. L’amélioration est moindre, mais encore présente, pour les personnes qui reprennent certains types d’emploi potentiellement stressants, impliquant par exemple de nombreuses heures supplémentaires ou du travail posté. L’édition 2008 des Perspectives de l’emploi de l’OCDE est disponible sur le site réservé aux journalistes, protégé par un mot de passe, ou sur demande auprès de la Division des Relations Media. Pour de plus amples informations, les journalistes sont priés de se mettre en rapport avec Stefano Scarpetta (tel: +33 1 45 24 19 88 ou e-mail: stefano.scarpetta@oecd.org) ou Paul Swaim (tel: +33 1 45 24 19 77 ou e-mail: paul.swaim@oecd.org), de la Division d’analyse et de politique d’emploi.
jeudi 31 juillet 2008
Revues.org : portail de revues en sciences humaines et sociales
Le volume 75-2007 des Cahiers de la méditerranée est en ligne en texte intégral sur le site de la revue. Ce volume a pour titre Islam et éducation au temps des réformes. Outre le dossier sur ce thème, il propose des notes et travaux de recherches ainsi qu'un compte rendu d'ouvrage, et présente l'actualité de la recherche relative au monde méditerranéen. Lire la suite ... |
Site | Notice descriptive
|Noesis : mise en ligne du numéro 10-2006 | 17 juillet 2008
La revue Noesis vient de mettre en ligne sur son site son dixième numéro (2006). Ce numéro, qui a pour titre Nietzsche et l'humanisme, est composé de trois parties : « Humanisme et Renaissance », « Surhumanisme de l'homme, humanisme du surhomme » et « Nietzsche face à la crise de l'humanisme ». Tous les articles sont accessibles en texte intégral. Lire la suite ... |
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samedi 12 juillet 2008
SITE WEB FORMIST : Enquête sur les compétences documentaires et informationnelles des étudiants qui accèdent à l'enseignement supérieur en Communauté française de Belgiqu
Type du document
Publications scientifiques : Rapports
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http://www.edudoc.be/synthese.pdf
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Résumé (description)
Ce rapport de synthèse a fait l'objet d'une communication lors de la journée d'étude "Compétences informationnelles et enseignement supérieur", organisée par le groupe EduDOC et la commission «bibliothèques» du CIUF le 20 mai 2008 à Gembloux (Belgique). Il a fait également l'objet d'une communication lors des 8ème rencontres FORMIST, le 19 juin 2008 à Villeurbanne (France) et sera présenté lors du 74ème congrès mondial de l'IFLA (International federation of Library Associations), le 13 août 2008 à Québec (Canada).
Cette enquête est une adaptation d'une étude équivalente réalisée, en 2002, au Québec. Le questionnaire comporte 20 questions réparties en cinq thèmes représentant les étapes de la recherche documentaire.
Elle vise à connaître le niveau de compétences documentaires des étudiants qui arrivent dans l'enseignement supérieur, vérifier l'adéquation de celui-ci avec la perception qu'en ont les formateurs et identifier les lacunes afin de permettre d'améliorer les formations. 31 établissements d'enseignement universitaire et non universitaire ont accepté de participer à l'étude.
Le questionnaire québécois adapté à la situation belge a été envoyé en septembre 2007 à un échantillon aléatoire de 4388 étudiants accédant pour la première fois à l'enseignement supérieur. Le taux de retour s'élève à 42,57%.
Après analyse, il apparaît que comme au Québec, la moyenne des résultats est faible (7,67/20). Outre diverses variables sociologiques, certaines caractéristiques des étudiants sont en lien direct avec le niveau de performance, notamment la fréquentation d'une bibliothèque dans l'enseignement secondaire, le choix d'option dans le secondaire ou le choix actuel d'étude. A contrario, l'utilisation d'Internet ne semble pas favoriser les compétences informationnelles des étudiants.
Ces observations, tenant compte de toutes les limites que l'on doit accorder à une évaluation de ce type, confirment néanmoins la nécessité de proposer des formations aux étudiants pour leur permettre d'atteindre les compétences requises par le métier d'étudiant. Les lacunes observées vont permettre d'adapter les formations existantes. L'étude doit se poursuivre pour évaluer l'impact réel des formations documentaires proposées.
Auteur(s)
Thème (s)
- Former à la maîtrise de l’information
Public(s)
Bibliothécaires/Documentaliste
Enseignants
Langage
Français
Taille
3425725 Octet
3345,4345703125 KB
Format
Date de création du document
24 juin 2008
Date de mise à jour du document
24 juin 2008
Date de premier référencement FORMIST
24 juin 2008
Date de mise à jour référencement FORMIST
24 juin 2008
Coût
Non
Une rafale de nouvelles revues
L'edito
Cent ! Une rafale de nouvelles revues, sans doute portées par le Mistral, vient d’installer ses quartiers sur le portail Revues.org. Désormais, ce sont 100 revues qui sont proposées en ligne par votre portail préféré. La croissance du portail ne se dément pas. Nous préparons avec ardeur la mise en ligne de 50 revues supplémentaires, que vous verrez apparaître sur vos écrans prochainement. Mais d’autres projets sont en préparation dans la forge de Revues.org... Lire la suite ...
à la une
|Mise en ligne d'Égypte/Monde arabe | 10 juillet 2008
Égypte/Monde arabe, revue de sciences sociales publiée au Caire par le Cedej (Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales), est désormais accessible en ligne sur Revues.org. Cette revue née en 1990 s’adresse aussi bien au professionnel de la recherche qu’au public profane en quête de clés de lecture pour comprendre les tensions et les mutations qui travaillent le monde arabe et musulman contemporain et, notamment, l’Égypte. Chaque numéro est consacré à un thème défini. La revue a fait le choix de mettre en ligne sa collection complète en texte intégral, excepté le dernier numéro dont seuls le sommaire et les résumés sont disponibles. Ainsi, plus de 450 articles sont accessibles en texte intégral, ainsi qu'une quinzaine de comptes rendus. Nous sommes également heureux de vous annoncer qu'Égypte/Monde arabe est la centième revue mise en ligne sur le portail ! Lire la suite ... |
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|Mise en ligne de Quaternaire. Revue de l'Association française pour l'étude du Quaternaire | 09 juillet 2008
La revue Quaternaire éditée par l'Association Française pour l’Étude du Quaternaire (AFEQ) rejoint aujourd'hui le portail Revues.org. Cette revue, créée en 1964 sous le nom de Bulletin de l'AFEQ, est devenue Quaternaire en 1990. Les articles, en langue française, anglaise ou allemande, traitent de tous les aspects du Quaternaire. Les numéros parus depuis 2005 sont en ligne en texte intégral avec une barrière mobile de 3 ans. Lire la suite ... |
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|e-spania : parution du numéro 5 (juin 2008) | 03 juillet 2008
Le numéro 5 de la revue e-spania. Revue électronique d’études hispaniques médiévales vient de paraître. Il recueille les actes des journées d’étude consacrées à la Deuxième partie d’Alphonse X le Sage (Lyon, ENS LSH, 26-27 octobre 2007) et ceux du colloque Infantes (péninsule ibérique, XIe-XVIe siècle) (Université Paris-Sorbonne, 22-23 novembre 2007), ainsi qu’une partie de mélanges. Lire la suite ... |
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|Corpus : mise en ligne du numéro 6 | 02 juillet 2008
La revue Corpus vient de mettre en ligne sur son site son sixième numéro (décembre 2007). Ce numéro, disponible en texte intégral, a pour titre « Interprétation, contextes, codage ». Bonne lecture. Lire la suite ... |
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|EchoGéo : parution du numéro 5 | 02 juillet 2008
Le cinquième numéro de la revue EchoGéo vient de paraître. Il contient notamment un dossier consacré à l'insularité en hommage à Joël Bonnemaison, disparu en 1997. Tous les articles de cette revue sont disponibles immédiatement en texte intégral. Lire la suite ... |
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|COnTEXTES : parution du numéro 3 (juin 2008) | 01 juillet 2008
La revue électronique COnTEXTES vient de publier son troisième numéro (juin 2008), sous le titre « La question biographique en littérature. Histoire, méthodologies, fictions ». Cette revue de sociologie de la littérature est en libre accès, (Open access), tous les articles sont accessibles en texte intégral. Lire la suite ... |
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|La Revue historique des armées rejoint Revues.org | 30 juin 2008
Fondée en 1945, la Revue historique des armées est éditée par le Service historique de la Défense. La revue rejoint le portail Revues.org et a choisi de publier, sans délai, en texte intégral et libre accès, le contenu de ses deux derniers numéros. S'y ajouteront progressivement ceux de 2006 et 2007. À lire dans chaque numéro : un dossier thématique («Guerre et cinéma», à paraître cet automne), un ensemble de contributions variées, une chronique bibliographique. Lire la suite ... |
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|Mise en ligne de Lapurdum. Revue d'études basques | 27 juin 2008
Lapurdum, revue annuelle d’études sur la langue basque et les textes basques, est désormais accessible en ligne sur Revues.org. Le site de la revue offre à lire les deux derniers numéros en texte intégral (X, XI). Y sont disponibles tous les articles et les comptes rendus parus dans la revue. Publiée par le Centre de Recherche IKER (CNRS, Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3, Université de Pau et des Pays de l’Adour), avec le concours du Département Interuniversitaire d’Etudes basques de Bayonne, la revue Lapurdum s’inscrit dans un registre interdisciplinaire avec des travaux de recherche touchant à la littérature, la linguistique, l’histoire, la géographie, l’anthropologie ou la science politique. Bonne lecture. Lire la suite ... |
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|Balkanologie. Revue d'études pluridisciplinaires | 11 juin 2008
Après 10 ans de parution au format papier, la revue Balkanologie rejoint Revues.org et change de mode de publication. Le site de la revue est inauguré à l'occasion de la livraison du volume X, numéro 1-2. Désormais, la revue paraîtra uniquement au format électronique. Balkanologie est une revue d'études en sciences humaines et sociales sur les Balkans couvrant la période du Moyen Âge à nos jours. Son orientation est pluridisciplinaire et son objectif est de contribuer à une meilleure compréhension du monde balkanique contemporain. Lire la suite ... |
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|Géocarrefour : parution du numéro 82/4 | 06 juin 2008
Le dernier numéro de la revue Géocarrefour vient de paraître sous le titre « Les parcs nationaux entre conservation durable et développement local », vous trouverez le sommaire du numéro les résumés des articles et les comptes rendus de lecture en texte intégral. Par ailleurs, la revue a publié en ligne en texte intégral son numéro 79/4, La conservation des tourbières. Bonne lecture !
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|Géomorphologie : parution du numéro 1/2008 | 06 juin 2008
Le numéro 1/2008 de Géomorphologie : relief, processus, environnement vient de paraître. Vous trouverez sur le site de la revue le sommaire, les résumés des articles et les comptes rendus en texte intégral. Le texte intégral des articles est accessible aux abonnés à la version électronique de la revue. Par ailleurs, le numéro 1/2006 est désormais disponible en texte intégral en libre accès. Lire la suite ... |
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|Les Cahiers d’Outre-Mer : parution du numéro 241-242-2008 et mise en ligne du numéro 230-2005 en texte intégral | 03 juin 2008
Le numéro double 241-242-2008 de la revue Les Cahiers d’Outre-Mer vient de paraître. Il rassemble de nombreux articles sur les milieux ruraux. Vous trouverez sur le site de la revue son sommaire et les résumés des articles. Par ailleurs, le numéro 230-2005 est désormais en ligne en texte intégral. Lire la suite ... |
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|Anthropology of food : parution du quatrième numéro hors série | 03 juin 2008
Anthropology of food vient de publier son quatrième numéro hors série, sous le titre "Modèles alimentaires et recompositions sociales en Amérique latine". Cette revue électronique est en libre accès (Open access), tous les articles sont accessibles en texte intégral. Lire la suite ... |
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|Mots : mise en ligne de neuf numéros en texte intégral | 02 juin 2008
Neuf numéros supplémentaires sont aujourd'hui accessibles en texte intégral et en libre accès sur le site de la revue Mots. Les langages du politique. Le site offre à lire désormais en texte intégral plus de 200 articles et comptes rendus de lecture publiés entre 2002 et 2005, auxquels s'ajoutent les résumés des articles des numéros récents. Lire la suite ... |
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mercredi 9 juillet 2008
Des fleurons de l'économie locale devenus des géants
BOMBARDIER
Garagiste et bricoleur autodidacte, Joseph-Armand Bombardier a eu le temps de voir décoller son "autoneige" inventée en 1937 à Valcourt (sud-est de Montréal) puis sa motoneige, mise au point en 1958, six ans avant sa mort. Il serait cependant surpris de voir ce qu'est devenue sa petite entreprise : un géant du transport implanté jusqu'en Chine, avec 60 000 employés.
Bombardier est devenu le premier fabricant mondial de trains de passagers, métros et tramways, un marché pénétré en 1974. Douze ans plus tard, il est entré de plein pied dans le secteur aéronautique en rachetant Canadair et ses technologies éprouvées d'avions amphibies (pour la lutte contre les feux de forêts) et d'avions d'affaires (Challenger).
D'acquisition en acquisition (Shorts en Irlande du Nord, Learjet aux Etats-Unis, De Havilland en Ontario), le groupe se spécialise dans les avions de transport régional et les jets d'affaires, un marché lucratif qui lui permet de se hisser au troisième rang mondial des avionneurs civils.
Après ces années de croissance rapide, Bombardier subit de plein fouet, au début des années 2000, la hausse du dollar canadien et la crise du transport aérien qui suit les attentats de 2001 aux Etats-Unis. Fermetures d'usines ferroviaires en Europe, licenciements massifs dans l'aéronautique, vente de la division de produits récréatifs... Il lui faudra passer par une phase de rationalisation drastique pour que l'embellie revienne.
Son carnet de commandes n'a jamais été aussi rempli en 2007, dans l'aéronautique et dans le secteur ferroviaire (tramway de Marseille, voitures du métro de Chicago, remplacement d'automotrices du transilien avec Alsthom, trains régionaux en Suède et aux Pays-Bas, etc.).
Son chiffre d'affaires, en progression de 18 %, a atteint 11,3 milliards d'euros, dont 96 % réalisés à l'exportation, et son bénéfice net a presque triplé au premier trimestre 2008. Laurent Beaudoin, qui a cédé début juin son poste de président à son fils Pierre, a promis que la décision de produire une nouvelle gamme d'avions régionaux de 110 à 130 places serait prise avant la fin de l'année.
LE MOUVEMENT DESJARDINS
Première institution financière du Québec, le Mouvement des caisses Desjardins se porte bien : 136 "caisses", 40 000 employés, 5,8 millions de "membres", 6 800 dirigeants élus... Fait rarissime dans le milieu bancaire, il vient d'élire une femme, Monique Leroux, à sa tête. Elle aura 144 milliards de dollars canadiens (91 milliards d'euros) d'actifs à gérer, près de deux fois plus qu'en 2000.
L'histoire de cette banque, sixième institution financière canadienne et première coopérative, est indissociable de celle du Québec moderne. La première caisse a vu le jour en 1900 à Lévis, face à la ville de Québec, créée par un ancien journaliste pour prêter aux "petites gens" desquels les banques se détournaient. Avec l'appui du clergé catholique, le réseau étend sa toile sur tout le territoire de la province. En 1944, il y comptait déjà 877 caisses coopératives.
Leur fédération s'est positionnée très tôt dans le domaine des assurances (biens et personnes) et dans le placement, tout en s'engageant fortement dans le développement économique local et dans la coopération avec les pays pauvres. Avec l'objectif de rester fidèle à la philosophie de son fondateur, Alphonse Desjardins : "Contribuer au mieux-être des individus et des collectivités".
Le Mouvement Desjardins poursuit actuellement sa progression dans le reste du Canada et entend nouer à l'étranger des partenariats avec d'autres grands groupes financiers coopératifs.
SNC-LAVALIN
A la faveur d'un mariage réussi en 1991 entre deux concurrents québécois (le groupe Lavalin, dirigé par les frères Lamarre, et le cabinet d'ingénieurs-conseils SNC), le nouveau groupe, implanté dans une trentaine de pays, est devenu l'un des dix plus importants du monde dans l'ingénierie et la construction, avec un effectif de 18 000 employés, un chiffre d'affaires de 1,07 milliard d'euros et un solide carnet de commandes (6,7 milliards d'euros). Aujourd'hui dirigé par Jacques Lamarre, il a fait l'acquisition de près d'une vingtaine d'entreprises d'ingénierie en 2007 (au Brésil, en France, en Inde, en Espagne et aux Etats-Unis).
Dans le secteur de l'énergie, il est notamment passé maître dans la conception de grands ouvrages hydroélectriques. Il travaille en Afrique avec Rio Tinto, en Libye pour un projet de pipeline, au Brésil pour des usines de ferronickel et vient de se voir confier la conception d'un système d'irrigation au sud de Caracas (Venezuela) ainsi que l'ingénierie d'une usine de dessalement d'eau de mer en Algérie.
SNC-Lavalin Europe, premier actionnaire de l'aéroport de Vatry (Marne), développe une trentaine de projets en France, dont, en association avec Alstom, le futur tramway de Reims et la maîtrise d'oeuvre de la construction d'hôpitaux (Meaux, Sainte-Menehould).
LE CIRQUE DU SOLEIL
Guy Laliberté doit quelque chose à Jacques Cartier. Avec quelques autres bateleurs, il a créé son Cirque du Soleil en 1984 à l'occasion des festivités du 450e anniversaire de l'arrivée du navigateur malouin au Canada. Une généreuse subvention du gouvernement québécois de René Lévesque leur a permis de monter un premier spectacle.
Depuis, près de 80 millions de spectateurs ont fréquenté son cirque pas ordinaire, sans aucun animal, qui théâtralise les arts du cirque et de la rue à la manière d'une comédie musicale. Cette année, dix-huit de ses spectacles sont présentés simultanément à travers le monde, soit en tournée, soit dans des salles de spectacles conçues expressément pour lui : le cirque a notamment pignon sur rue à Las Vegas, Orlando, New York et Tokyo. Il s'installera en 2010 à Dubaï et à Los Angeles.
Grosse machine qui emploie 4 000 personnes, dont un quart d'artistes, le Cirque du Soleil entend rester "un grand laboratoire de création". Presque tout, de la conception des spectacles à la formation des artistes en passant par la production de costumes flamboyants, se fait à son siège situé dans un quartier défavorisé du nord de Montréal. L'entreprise consacre un pour cent de ses revenus au financement de programmes sociaux, au Québec ou à l'étranger. Guy Laliberté vient de lancer une fondation baptisée One Drop, dont le but est de favoriser l'accès à l'eau potable dans les pays en voie de développement.
Martine Jacot et Anne Pélouas (à Montréal)